1944 - La trace du char allié
L'espion de Condé - Une histoire de Chouans?
Le commissaire du directoire écrivit au département, le 6 prairial an VII (25 mai 1799):
Voici les faits:
En 1799, un habitant de Condé-sur-Seulles, du nom de Jean Morin, était acquéreur des biens nationaux.
Au mois de mai de cette même année, dans sa seule pièce principale au plafond noirci par la fumée, Jean Morin s'affairait près de sa cheminée pour allumer un feu.
Sa femme entra dans la pièce, Morin la vit : « Qu'as-tu ma femme, tu en fais une tête ? Pourquoi tant de grimaces ? »
Elle n'osait pas parler, effrayée par des bruits de pas qu'elle avait cru entendre à l'extérieur.
Morin n'eut même pas le temps de se relever ; la porte de bois s'ouvrit avec fracas et trois hommes apparurent dans l'encadrement de l'huisserie. L'acquéreur des biens nationaux, apeuré, fit la grimace en apercevant ces hommes munis de sabres et de pistolets.
— « Morin, donne-nous tes biens » cria l'un des brigands.
— « Mais je n'ai rien, n'est-ce pas ma femme ? ». Sa femme ne répondit pas ayant un sabre à la pointe menaçante sous sa gorge.
Pendant qu'un brigand tenait Morin et sa femme à l'écart, les deux autres fouillèrent la pièce et découvrirent dans une petite mallette 4.000 francs de numéraires.
Le Condéen et sa compagne ne bougèrent pas car les trois hommes semblaient bien décidés, coûte que coûte, de leur voler ce qu'ils avaient de plus précieux ; peut-être leur vie. Quelques minutes plus tard, les brigands avaient disparu avec les plus beaux effets précieux et les 4.000 francs de numéraires.
En fin de journée, le commissaire du directoire se trouvait sur place, à Condé-sur-Seulles, avec un détachement composé de grenadiers et de chasseurs.
Il demanda même l'aide d'un détachement de la 40e demi-brigade afin d'effectuer des visites dans les maisons de Condé mais aussi de Chouain et de Nonant, deux communes voisines. Plus d'un habitant fit là une drôle de tête en voyant les hommes d'armes pénétrant chez eux pour fouiller, perquisitionner.
La femme de Morin aurait-elle eu l'impression de reconnaître la silhouette d'un des hommes, d'un des brigands.
Les jours passèrent, malheureusement sans résultats.
Le commissaire du directoire eut l'idée d'employer une ruse. Il demanda à un homme, habitant depuis peu dans la région de Condé-sur-Seulles, de faire l'espion. Cet homme qui fréquentait de nombreuses maisons de Condé et des communes environnantes, pour y exécuter des tâches agricoles, pourrait peut-être glaner des renseignements utiles afin de permettre l'arrestation des voleurs de chez Morin.
Ainsi un espion circulait sur les chemins du Bessin.
Quatre jours plus tard, « l'espion » se promenait dans une ruelle de Ducy-Sainte-Marguerite quand il fut arrêté et emprisonné. Cet homme était un déserteur et n'avait aucun papier.
Le Commissaire du Directoire en fit une mine en apprenant que son espion était prisonnier avec peut-être des renseignements importants sur le vol de Condé. Le Commissaire était le seul à connaître le rôle qu'il avait voulu faire jouer à l'homme maintenant en prison.
Le Commissaire se rendit chez le juge de paix avec le capitaine des grenadiers et obtint la libération du déserteur.
Mais, dès sa sortie de prison, l'homme espion devint un mystère car il disparut sans jamais réapparaître.
Comme les voleurs de chez Morin.
Près de Bayeux, l'effondrement d'un pont à Condé sur Seulles coupe la ligne Paris-Cherbourg
10 mars 1932
Un accident qui aurait pu avoir les plus graves conséquences, mais qui s’est borné à apporter d’importantes perturbations dans le service des trains entre Caen et Cherbourg s’est produit dans la nuit du 8 au 9 mars 1932 entre les gares de Bayeux et Audrieu.
Une des piles du pont qui, au-dessus de la route de Condé-sur-Seulles à Nonant, supporte les voies de la ligne Paris-Cherbourg et qui était en réparation, s’est effondrée, vers 5 heures du matin, aussitôt après le passage d’un train de marchandises, laissant les rails suspendus dans le vide.
L’alarme,
aussitôt donnée, permit d’interrompre le trafic sans que survienne d’accident
et le centre de Caen, bientôt alerté, envoyait sur les lieux les ingénieurs de
la Compagnie, chargés de faire effectuer d’urgence les premières réparations
et d’organiser le transbordement des voyageurs.
Durant
toute la journée, des autocars de la Compagnie effectuèrent le transport des
voyageurs et des courriers entre les gares de Bayeux et Audrieu où tous les
trains ont subi, de ce fait, des retards atteignant jusqu’à deux heures et la
marche des trains de marchandises a été interrompue.
Le
trafic reprendra le lendemain sur une seule voie.
Le pont actuel avec son passage réduit suite à l'accident de 1932 |
Du whisky à gogo... au temps des Romains ?
Décidément, rien de nouveau sous le soleil ! La découverte, dans le sous-sol de Condé, d'une bouteille carrée (datant de l'époque Romaine) remet tout en question ; nos lointains conquérants s'adonnaient-ils à l'euphorie du whisky à gogo ?
L'Histoire rapporte que l'on doit, à ses Romains, la construction de nombreux aqueducs (sans parler des chaussées n'ayant rien à envier aux grands axes routiers du XXe siècle) et l'implantation d'établissements destinés à assurer la propreté du corps humain grâce à l'utilisation de l'eau sous toutes ses formes. Il faut accorder, à l'Histoire, le plus grand crédit.
Malgré tout, à la lumière des
fouilles effectuées dans le pré du « Clos Neuf » aux environs de l'année 1865,
il y a lieu de ne pas accorder trop d'importance à l'eau... élément majeur de
la civilisation Romaine. En creusant du côté du pont (pour meubler leurs
loisirs) des chercheurs mirent au jour une bouteille (de verre) de forme carrée
dont la contenance représentait environ deux litres. L'analyse n'a pas permis
de retrouver la trace d'une goutte (évaporée) de whisky mais, en l'absence de
preuves formelles, on peut penser que ces Romains, avec ou sans glaçons,
dégustaient un « scotch-maison » à sa sortie du bain.
Mieux... au cours des fouilles, à proximité d'un cercueil (en pierre) contenant, on ne sait trop pourquoi, quelques particules de plomb (sans aucun rapport avec le chargement d'une cartouche de chasse) la découverte d'une petite cuillère (en étain) fut à l'origine d'un casse-tête chinois. Inventeurs supposés du whisky, les Romains avaient-ils introduit le café sucré en terrain conquis ? Manque de chance, seule la cuillère fut retrouvée. Aucunes traces de la tasse, de la pince à sucre ! Il reste à prouver que la bouteille carrée remonte à la plus haute antiquité, Les novateurs des temps modernes demeurent en retard de quelques millénaires.
R Quesnel
L'école qui ne sera pas construite...
Les enfants de Condé sur Seulles allaient à l'école de Nonant comme nous le prouve le document de 1873 ci-dessous.
9 mai 1880 |
Le conseil municipal,
Considérant
que la commune de Condé sur Seulles invitée officieusement à se pourvoir d’une
école communale, est sur le point d’être mise en demeure de construire une
maison d’école.
Considérant
qu’une maison appartenant aux demoiselles Esnaults (Anne et Loé) avec cour et
jardin y attenant, le tout situé à Condé sur Seulles sur le chemin vicinal dans
une très bonne situation à tous égards, est offerte par ses propriétaires à la
commune de Condé moyennant le prix de 1500 francs ; les demoiselles
Esnault se réservant seulement d’un côté un petit passage pour accéder au pré
situé au bout du jardin.
Considérant
que cette propriété est très convenable pour y construire une maison d’école.
Le conseil invite le Maire à traiter à cet égard avec les demoiselles Esnault et l’autorise à faire dresser un plan et un devis d’une maison d’école sur le terrain des demoiselles Esnault.