L'aventure du ruisseau de Belval.

 Dans les écrits anciens, nous trouvons "Belval' orthographié: Belleval ou Bellevalle. Avec la "Seulles", il est l'autre cours d'eau qui traverse Condé sur Seulles. Une troisième résurgence alimenterait également le ruisseau; toujours au hameau de Couvert à Juaye-Mondaye.

Il mesure environ 4 kilomètres. Précisons qu'il ne porte pas de nom lors de sa traversée de Couvert.


(1) Ruisseau de Belval


(1) Le lavoir de Juaye-Mondaye (hameau de Couvert) qui alimente partiellement la futur ruisseau de Belval.

(2) La source principale non loin de l'ancienne laiterie de Juaye-Mondaye.

(3) Dans les terres en contre-bas de la ferme de l'Aubraye au hameau de Couvert.

(4) La traversée de la route de Tilly à Bayeux au Douet de Chouain.
(5) Le ruisseau va remplir les douves du château de Belval.

(6) Il rejoint Condé sur Seulles au niveau du chemin menant à Chouain récemment aménagé.

(7) A ce niveau, il traverse la route allant de Condé au Moulin de Flaye.
(8) Le pont de la Seulles.

(9) Il rejoint le fleuve "la Seulles" non loin du moulin de Ducy-Sainte-Marguerite.







Condé sur Seulles par C Hippeau

Célestin Hippeau membre de l'Académie des sciences arts et belles lettres de Caen, est né le 11 ami 1803 à Niort et mort le31 mai 1883 à Paris. 

La contribution originale de Hippeau à l’histoire proprement dite consiste dans son Histoire de l’Abbaye de Saint-Étienne de Caen (1855), ouvrage couronné par la Société des antiquaires de Normandie et par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et son Dictionnaire topographique du département du Calvados.

Voici ce que l’on retrouve dans ce dictionnaire concernant notre localité.




Un des plus anciens documents relatant le fief de Condé sur Seulles.

 

De nombreux documents, composés entre-autre de manuscrits sont inventoriés et classés aux Archives Départementales du Calvados. C’est ainsi que nous pouvons consulter « Les dénombrements du temporel de l'évêché de Bayeux » de 1453 et de 1460. Ils nous font connaître en détail les fiefs tenus de cet évêché à la fin du moyen âge dont celui de Condé sur Seulles.




Chapître concernant la baronnie de St Vigor le Grand.

Voici ci-dessous, la part du fief de Condé sur Seulles.


Mahieu de Condé, écuyer, seigneur de Condé-sur-Seule, se trouve parmi les vassaux de l'évêché de Bayeux dans les aveux rendus au Roy, en 1453, par Zanon de Castiglione, évêque de Bayeux, et en 1460, par Louis de Harcourt, son successeur. Il est dit dans le pre­mier aveu que ce seigneur tient de la baronnie de Saint- Vigor, appartenant à l’évêché, par foi et hommage, un quart de fief de chevalier, dont le chef est assis en ladite paroisse de Condé, à cause duquel il est tenu de faire à l’évêque, par chacun an, 6 livres de cire, avec reliefs treizièmes, et aides coutumiers, et que, quand il a à faire taxation des amendes de la seigneurie, il les doit appor­ter à taxer devant le sénéchal de l’évêque, ou son lieute­nant, afin que par leur conseil ils soient taxés.

(FIEU dans l'ancien français était une variante de FIEF).



La Feldgendarmerie allemande ne trouvera pas le fusil..

Le fusil de M. Philippe



Monsieur Jean Philippe, un habitant de Condé qui nous a quitté en 2009 s'est rappelé un fait de guerre qui s'est déroulé dans sa commune.
 

Mr Jean Philippe

Le 10 mars 1943, jour des cendres, congé scolaire de « mardi gras » à 9h du matin, la Feldgendarmerie allemande perquisitionne l'atelier de mon père, monsieur Maurice Philippe, bourrelier et cultivateur, alors absent de la ferme vendant ses produits au marché de Villers Bocage.

Les Allemands sont à la recherche d'une courroie en cuir qui disparaît régulièrement d'un moulin situé sur la Seulles destinée à alimenter la dynamo qui fournit l'électricité à la clinique vétérinaire allemande installé au château de Ducy Sainte Marguerite. Les Allemands ont d'ailleurs, sans succès, perquisitionné auparavant l'atelier d'un collègue de mon père à Chouain. Cette première fouille ne donne rien, ils décident alors, agacés, de visiter toutes les pièces de la ferme, étable, écurie et greniers et découvrent, dans ces derniers, une boite à gâteaux en fer contenant des cartouches de chasse, de la poudre, des plombs et des balles de carabine 6mm.

La ferme dans le bourg de Condé du père de Mr Philippe

Ils s’inquiètent alors de trouver une ou plusieurs armes. Mon père ayant déposé son fusil à la mairie en 1940, ils ne risquaient de le trouver, j’ai cependant précieusement caché, sous le foin, dans le même grenier, un fusil, cadeau de mon parrain qu’ils ne parviennent pas à trouver.

Après interrogatoire, je précise sans torture, saufs crachats sur le visage et injures, et en l’absence de mon père, la Feldgendarmerie m’emmène au château de Ducy Sainte Marguerite, afin d’obliger mon père à venir me chercher. Je suis en possession de tract ramassés dans la campagne et que je distribuais aux copains de l’école Létot de Bayeux.

Ils ne me fouillent pas et je vois les conséquences qu’aurait eu la découverte de ces tracts que je garde dans ma poche tout au long de ma détention.

Mon père arrive le 10 mars 1943 vers 15 heures au château de Ducy ; je ne suis libéré qu’à 1 heure le lendemain matin. Après interrogatoire de mon père, celui-ci est conduit en prison et passe au bout de quelques jours devant une cour martiale où il est condamné qu’à 6 mois de prison grâce à l’intervention de ma mère qui acheta l’avocat collaborateur avec une dinde de la basse-cour. Après Caen, mon père passa par les prisons de Lisieux et de la Santé à Paris pour finir sa peine au Fort de Clervaux, près de Dijon.

Je me souviens qu’à Caen, mon père était en compagnie de monsieur Busquet de Bayeux et de monsieur Delaye du Molay-Littry. Je conserve précieusement aujourd’hui ce fameux fusil que ma sœur, alors âgée de 14 ans à cette époque, avait porté et caché dans la campagne après mon arrestation.


1944 - La Libération à Condé sur Seulles

 Monsieur Emile Touffaire, Maire de Condé sur Seulles, nous présente la libération de notre localité.

Le Débarquement en Normandie fait l’objet de nombreuses commémorations et cérémonies. Les grandes batailles sont relatées par des historiens de talent.

A Condé, notre commune n’a pas subi de dévastations importantes. Pour autant, la guerre y est passée. Et, afin de répondre aux interrogations des jeunes et moins jeunes, ces quelques anecdotes, sans caractère exhaustif, recueillies près des témoins de ces évènements, des vétérans anglais et des civils, certains aujourd’hui disparus, vous apporteront quelques précisions.

Après quatre années d’occupation par les troupes allemandes, le débarquement a eu lieu le 06 juin 1944.

Condé sur Seulles n’est éloigné que de quelques kilomètres de la mer.

Dans la nuit du 5 au 6 juin, aux premières heures de l’aube, un grondement incessant, et s’amplifiant, intrigue les habitants, puis des informations diverses se précisent : est-ce le Débarquement ?

Attendu, espéré depuis si longtemps, sans certitude quant aux lieux et date. Ces renseignements n’étaient connus que de quelques initiés, c’est-à-dire les membres des réseaux de résistance.

Nous entendons les mouvements des avions en direction de la mer, les explosions diverses, l’enfer en quelque sorte !...

Vers 4 heures du matin, des camions militaires allemands déménagent divers matériels entreposés depuis quelques mois, notamment des mines, des grenades et quantités d’autres objets. La retraite est commencée !...

Photo prise par un avion anglais le 12 juin 1944

Puis, le jour venu, c’est un mouvement ininterrompu de véhicules militaires allemands fuyant l’enfer, ce sont des camions et des semi chenillés, tous recouverts de branchages afin d’échapper aux regards des pilotes de chasseurs bombardiers américains et anglais.

La nuit du 6 au 7 se passera dans un calme relatif et, le matin du 7, vers 8h30, après avoir investi le bourg de Condé, n’ayant rencontré qu’une résistance dans le chemin du Rocher et au Pont de Flaye, soudain, silencieusement, un groupe de soldats arrive. Pas d’erreur possible ! Ce sont les Anglais !

Ils sont sur le qui-vive, le doigt sur la détente de leurs pistolets mitrailleurs, la dague au ceinturon, les grenades accrochées aux poches de leur blouson. Ils demandent une échelle, l’un des soldats monte dans un arbre pour observer aux alentours, puis vérifient tous les appartements, et reprennent leur marche silencieuse.

Vers 9h30, une explosion puissante ébranle l’air ! Au hameau « le Quesnot », nous sommes à environ 1 km du lieu du drame (Le Douet de Chouain, commune de Condé sur Seulles, à l’intersection de la D6 et de la D33).


Un chasseur bombardier « Thunderbolt » s’est détaché de son escadrille et a bombardé plusieurs véhicules stationnés sous les arbres qui bordent la D33. Le pilote, dans sa méprise, vient de détruire les véhicules anglais du « Royal Engineers » qui avaient pour mission la destruction des ponts sur l’Orne pour empêcher une contre-offensive allemande. Les équipages de ce détachement de véhicules semi chenillés étaient les invités de M. et Mme VAUSSY, tenanciers d’un café épicerie tout comme M. et Mme LAURENT, en face. M. VAUSSY, membre d’un réseau de résistance, était informé de l’imminence de l’évènement à venir et avait promis cette réception aux libérateurs attendus.
Le Douet de Chouain aprés le bombardement.

D’après les journaux de marche et les souvenirs des vétérans anglais, le convoi aurait dû se trouver au bourg de Condé, à l’intersection de la D33 et de la D94. Or, son parcours a été trop rapide, n’ayant rencontré que peu de résistance, (hormis au Chemin Rocher et au Pont de Flaye) et, de plus, le camouflage des véhicules recouverts de branchages a trompé le pilote de l’avion.

Quelques instants avant le bombardement, M. John COLLINGE (INNS OF COURT REGIMENT), à bord de son véhicule Daimler (auto-blindée), vient de recevoir un message radio lui enjoignant de se rendre en éclaireur sur la Db direction Tilly sur Seulles. Il a le temps de parcourir quelques centaines de mètres étant ainsi à l’abri des explosions. Dans un autre véhicule « Daimler » qui est stationné dans le bourg D6 D33, M. PECKETT, est atteint d’un jet de flammes et, de ce jour, devient aveugle. Il faut noter que, pendant ces évènements, son fils est né en Angleterre. Ce dernier accompagna son père lors de la cérémonie qui marqua la pose de la stèle en 1994 à la mémoire des 6 soldats et des 5 civils dont un Enfant de 8 ans, François PACARY) :



L’avancée des troupes de libération est stoppée, un repli est nécessaire et la situation est précaire. Dès le lever du jour, un brouillard intense envahit la région. Il s’agit d’une ruse stratégique de l’armée anglaise destinée à favoriser l’emplacement des canons antichar. Pour ce faire, des engins fumigènes sont utilisés. Aussi, en prévision d’une probable contre-attaque allemande, les éléments anglais posent des mines sur la route D33. Une est placée près de la ferme Platz (actuellement M. Mme Jeanne) et, de plus, ils installent un canon antichar à l’entrée du cimetière, pointé vers le bourg.

8 juin après-midi

En début d’après-midi, un char allemand « panther » venant des lignes ennemies se dirige vers Condé en éclaireur, longeant la D33. Arrivé aux premières maisons du village, hameau La Londe, il fait un à-gauche en direction de la route communale vers le hameau Le Quesnot, s’abritant le long des haies, échappant ainsi à la vigilance des avions. Il essuie les tirs des mortiers anglais qui l’atteignent mais n’ont aucun effet sur son blindage. Arrivé sur la petite route communale, près de la propriété Alexandre (actuellement M. Mme Le Gallais), il est aussitôt pris sous le feu des canons antichars situés en bordure de la D94 (près du Clos de l’Autel). Il n’est pas touché, fait aussitôt demi-tour et repart en direction du calvaire. Les artilleurs anglais continuent leurs tirs sans visibilité, mais, suite à une erreur de pointage, un obus atteint le grenier d’une maison (actuellement M. Mme Busato). Entre temps, le « Panther » a traversé une haie puis s’est immobilisé : 2 hommes d’équipage jettent quelques douilles et démontent les plaques protège- grenades posées de chaque côté (les Schurzen) à cause, sans doute, d’une surchauffe du moteur. Puis il repart, traverse la D33, longe le calvaire, emprunte la route vers le bourg de Condé et arrivé à quelques mètres de la première mine, nouvelle halte, puis demi-tour. Dans sa manœuvre, il détériore le mur d’une maison (actuellement M. Mme J.F. Bossalini) et reprend la direction D6 d’où il est venu. Personne ne saura si le chef de char a eu une prémonition ou si, seulement il a été méfiant ou perspicace...

Quelques minutes après le départ du « Panther », deux autres blindés venant de Juaye Mondaye se déplacent vers Bayeux. Il s’agit de PZ4. Ces chars ont un blindage plus léger et sont donc plus vulnérables. Ils gravissent lentement la route du Douet de Chouain. Arrivés en haut de côte, ils sont la cible des canons antichar anglais. Le premier blindé s’embrase immédiatement et explose, le deuxième est à son tour touché. Les deux seuls civils témoins, M. Auguste Fierville et M. Auguste Desmont, voient avec stupéfaction et effroi, dans un jet de flammes, des débris métalliques et des membres humains projetés à plusieurs dizaines de mètres en l’air. L’obus a touché la soute à munitions.

L’aéroport anglais B12

Le B12 à Ellon

Située sur la commune d’Ellon en bordure de la D6 à gauche vers Bayeux, face à l’actuelle Coopérative de Creully, cette base aérienne est opérationnelle du 16 juin 1944 jusqu’en septembre 1944. Ses chasseurs « Mustang » utilisent journellement l’espace aérien de Condé à très basse altitude pour la plus grande joie des gamins déjà émerveillés par l’arrivée de la multitude des véhicules inconnus surgis de partout : Jeeps, Dodges, GMC, canons...

Il faut préciser qu’en 1944, il n’y a dans la commune que deux automobiles : la Peugeot 402 de M. Rousseaux et la Ford « A » de M. Fierville.

Réseau routier

A mesure que les troupes alliées progressent, le débarquement des véhicules prend de l’ampleur, et pour pallier l’insuffisance du réseau routier, le génie militaire anglais, Royal Engineers, aménage des routes sommaires, mais plus adaptées, notamment le « by-pass » à Bayeux. A Condé, une piste à proximité de la D6 et parallèle à celle-ci est réservée aux véhicules à pneus.



Une tuyauterie métallique - pipeline - posée à proximité, est destinée à l’approvisionnement en essence depuis les ports de débarquement jusqu’à la ligne de front.

Une autre piste est située au niveau « 4 chemins » près de la propriété de M. Mme Leriche, suivant le même parcours, mais réservée aux chars et Half-track. Des centaines de tonnes de matériel ont emprunté ces voies.

15 juin 1944

Dans la nuit, un bombardier anglais bi-moteur Marauder B26, chargé de bombes, fait un atterrissage d’urgence sur un versant de la rivière La Seulles à Chouain. Il fait partie d’une escadrille ayant pour mission la destruction des villes de l’intérieur (la date pourrait correspondre au bombardement d’Evrecy). L’avion a touché le sol en glissant sur plusieurs centaines de mètres sans dommages apparents, les munitions n’ont pas explosé et l’épave, presque intacte, est visible de Condé.

Fin juin, les artificiers anglais font exploser l’appareil. Quelques débris sont récupérés par des particuliers.

16 juillet 1944

Dans la nuit du 16 au 17, tandis que les habitants ont abandonné leurs abris souterrains, pensant avoir retrouvé une certaine sécurité, des explosions semblant provenir d’une vallée en raison d’un écho particulier, sont entendues. Elles sont bientôt suivies de l’arrivée des obus.

Pendant plusieurs heures, espacés de quelques minutes, les projectiles tombent sur Condé et les environs proches. Un obus tombe sur la sacristie. Hameau La Londe, près du Calvaire, deux soldats sont tués près de leur véhicule. D’autres projectiles atteignent les cuisines de l’aérodrome B12 à Ellon, et les installations sont provisoirement transférées à la ferme Platz (actuellement M. Mme Jeanne).

Cette nuit-là, les artilleurs allemands mènent ainsi un combat d’arrière-garde, et l’on peut penser qu’une de leur mission est la destruction des batteries d’artillerie anglaises situées à plusieurs endroits de Condé.

Quatre canons sont en bordure du chemin du Rocher, quatre au lieu-dit La Fosse Baril aux confins de Chouain et Condé, quatre au hameau Le Quesnot.

Ce régiment, équipé d’obusiers « Médium 3 », calibres 5.5 Inchs, environ 140 mm, qui peuvent atteindre des objectifs à 15 kms, stationne à Condé du 12 juin jusqu’en juillet, comme en atteste l’historique du Régiment qui nous a été remis par un Colonel Vétéran.

Depuis quelques années, on peut voir un spécimen de ces canons à l’entrée du Musée Mémorial à Arromanches.

Ce régiment succède à une autre unité équipée de canons 105 mm « Howitzer » d’une portée de 11 kms.

Juin 1943 Le Chasseur allemand

En fin d’après-midi, un Chasseur allemand, vraisemblablement « Messerschmit » touché au cours de combat avec des avions anglais venus attaquer un train, passe à faible altitude au niveau des Pointes dégageant une épaisse fumée noire et s’écrase vers Audrieu. Le pilote peut s’éjecter et est sauf.

Refonte et baptême de Marie-Jeanne

Voici un texte rédigé par un paroissien de Condé (retrouvé aux archives diocésaines) à l'occasion de cette fête.


     10 septembre 1986 - Départ à 4H du matin place de l'église d'une quarantaine de personnes.

Après 5 heures de route, petit déjeuner à DREUX et nous repartons pour le but du voyage : St Jean de Braye près d’Orléans pour assister à la refonte de la nouvelle cloche, c'est-à-dire à sa naissance.

Arrivée aux Ets Bollée vers 9H30. La pièce est un vaste hangar où est installé un four en briques rouges d’environ 50m3, le feu de bois allumé depuis 3 heures du matin fait régner une température qui maintient le métal en fusion. Au moment choisi par le fondeur le métal liquide se répand dans le moule que l’on devine sous terre. Le mélange savant des métaux ainsi que le diamètre et l’é­paisseur du moule font que l’on obtient la note recherchée. La coulée n’a duré que quelques minutes d’où la nécessité pour nous d’être ponctuels. Nous sommes conscients d’avoir assisté à un évènement qui, souvent, ne se produit qu’une fois dans la vie d’un paroissien.

Ensuite, visite rapide d'Orléans et de sa belle cathédrale qui do­mine la ville et partageons le repas. Puis retour vers Condé, tra­versant une partie du Loiret, de l’Eure et Loir en contournant la cathédrale de Chartres. Arrêt à Evreux pour se rafraîchir, ensuite Lisieux et Caen. Arrivée à Condé à 19h. Un peu de fatigue certai­nement, mais de la joie au cœur après cette journée passée dans une ambiance amicale maintenue à l'aller et au retour par divers chants entraînés par le Père Jean-Marie.



La commune et la paroisse de Condé étaient en fête le 9 novembre 1986.

C’est afin de procéder au baptême, à la bénédiction et à la con­sécration de la cloche nouvellement refondue que Monseigneur Badré avait fait le déplacement.

Evènement, en effet, que la venue de l’Evêque du Diocèse. Après avoir été accueilli à la mairie par le Conseil Municipal,

Mgr Badré était ensuite attendu à l’église par le Père Gildas, Abbé de Mondaye qui remplaçait le Père Jean-Marie, organisateur dévoué de cette cérémonie, mais malheureusement hospitalisé la veille.


Mgr Badré a dit les paroles et fait les gestes sacrés comme en 1923, le Père Exupère AUVRAY abbé de Mondaye l’avait fait lors du baptême des 3 cloches en ces mêmes lieux :

Que ton chant soit entendu au Nord, au Sud, à l’Est, à l’Ouest en tout temps et en tout lieu, qu’il sème au cœur des hommes le désir de Dieu. Que Marie-Jeanne chante désormais pour la gloire de Dieu et le Service de l’Eglise.” Telles sont les paroles dites au moment de l’onction au Saint-Chrême.

Madame Bossalini, Mr Philippe et Monseigneur Badré.

La marraine, Marie-Thérèse Bossalini et le parrain Monsieur Jean- Philippe ont été les premiers à faire sonner la cloche ”Marie- Jeanne” après son baptême.


La cérémonie empreinte de ferveur a laissé à tous ceux qui y ont assisté un inoubliable souvenir.

Plusieurs personnes de la paroisse avaient préparé cette fête entourée des Pères et Frères de Mondaye. Elles ont été ré­compensées par la réussite totale de la journée qu’un vin d’hon­neur réunissant plus de 150 personnes conclut à la salle ”la Rencontre ”.

 


Epicerie de Condé sur Seulles un jour de fête.

Années 1930...
Cette épicerie de madame veuve Tanqueray se trouvait non loin du carrefour du bourg de Condé. Ce bâtiment a été détruit.

1930


La plaque de cocher de Condé sur Seulles.

 Dans certaines communes, comme à Condé sur Seulles,  on peut  apercevoir des plaques kilométriques appelées " plaques de cocher".

Elles indiquent des destinations, à l’hectomètre près. Placées à 2,50 mètres du sol, à hauteur des cavaliers et des cochers de diligences, les plaques de cocher ont été posées à partir de 1841 ; ces plaques indicatrices permettaient aux voyageurs de se repérer. 

Sur l'ancienne épicerie au carrefour du centre bourg.



Des sites de notre patrimoine...

Photos de JM Jansen



 

1878 - La ruralité de Condé sur Seulles

A Bayeux le 25 janvier 1878 l'inspecteur de l'arrondissement,  Mr  Ernouf, écrivit à tous les instituteurs et institutrices.

Voici le texte de cette missive:

"Dans le programme des travaux scolaires à préparer en vue de l'exposition universelle se trouvait naturellement le tracé des cartes géographiques. Plusieurs instituteurs de l'arrondissement de Bayeux ou leurs élèves ont fait à ce sujet des travaux individuels qui ne sont pas sans mérite ; mais les autres n'étaient pas en mesure de travailler dans le même but avec le même succès. Pour les encourager dans cette voie si utile et même si nécessaire de tracer des cartes pour l'enseignement géographique, je leur ai demandé, à tous, (instituteurs et institutrices chargés d'une école mixte) la carte de leur commune respective : 134 sur 136 ont répondu à mon appel et la plupart, quoique surchargé, depuis quelques mois, comme secrétaire de mairie, d'un travail administratif considérable, ne se sont pas contentés d'un simple tracé plus ou moins régulier et colorié, mais ils ont dessiné, soit sur la carte même, soit sur une feuille annexe, l'église, quelques bâtiments communaux et parfois les monuments ou  débris de monument les plus remarquables de la localité. Enfin le plus grand nombre y a joint une notice de la commune, aux points de vue : historique, géographique, agricoles et industriels, etc. Ce travail d'ensemble ayant paru intéressant au comité d'examen de chef-lieu d'arrondissement, il a décidé qu'ils seraient réunis en un atlas et soumis au jury supérieur comme l'expression d'une idée à compléter et à perfectionner. C'est à ce titre que j'ose le présenter à l'exposition universelle, en réclamant toute la bienveillance et l'indulgence du jury. S'il présente des lacunes et de grandes imperfections, il sera au moins une preuve évidente de quelques progrès de l'enseignement de la géographie et du dessin linéaire dans nos écoles primaires, quand on saura que les cartes se trouvent depuis longtemps sous les yeux des enfants pour le point de départ des premières notions géographiques.

Selon le vœu le plus formel des maîtres, cet atlas restera, à perpétuité, à l'hôtel de la sous-préfecture, comme témoignage de leur sentiment élevé de patriotisme et de leurs respectueux hommages envers le représentant du chef de l'État à Bayeux."

L'instuteur de Nonant, Mr Anne présenta le travail concernant notre commune, Condé sur Seulles.  ce qui nous en donne un aperçu de 1878.


Transcription des textes:
Situation 
La commune de condé-sur-Seulles fait partie du canton de Balleroy, de l'arrondissement de Bayeux, département du Calvados ; elle a une population de 253 habitants et est située sur la rive gauche de la Seulles qui l’arrose sur une longueur d'environ 2 kilomètres.
Superficie 
Cette commune d'une superficie 2 226 hectares 15 ares 86 centiares a un revenu de 19 853,24 francs.
La superficie peut se diviser de la manière suivante :
- Terres labourées, 165 hectares 25 ares 15 centiares ;
- Herbages, 40 hectares, 7 ares 5 centiares ;
- Prés, 12 hectares 15 ares 16 centiares ;
- Jardins, 2 hectares 25 ares ;
- Bois et futaies, 5 hectares 8 ares 35 centiares ;
- Friches et sol de bâtiments, 1 hectare 2 ares 96 centiares ;
- Pièces d’eau, routoirs, etc., 33 ares 18 centiares.
Eaux
La commune de Condé sur Seulles possède 2 petites fontaines et un étang magnifique situé sur la propriété de Monsieur le prince de Broglie.
Culture
La culture est un honneur dans cette petite commune. Les plantes cultivées sont le blé, l’avoine, le seigle, le sarrasin, l’orge, le colza, le chanvre et la betterave. Les pommes sont aussi le sujet d’un commerce très développé.
Pâturages
On n’engraisse pas les bestiaux dans la vallée de la Seulles, mais le beurre est une richesse pour les cultivateurs qui l’expédient à Paris où le prix est toujours plus élevé que sur les marchés des environs.
Presque tous les cultivateurs élèvent de jeunes chevaux qui sont vendus à l’âge de cinq ans, soit aux représentants de l’état pour le service de l’armée soit à des particuliers.
Voies ferrées et de communication
Plusieurs chemins vicinaux et d’exploitation favorisent la culture. Le chemin de fer de Paris à Cherbourg traverse cette commune du Nord à l’est. Trois passages traversent cette voie ; deux en dessus et un en dessous.  La station la plus proche est celle d’Audrieu, arrondissement de Caen qui est distant de 4 kilomètres, 4 hectomètres.

Les plus anciens plans cadastraux de Condé sur Seulles

 Plans cadastraux de Condé sur Seulles. Sur celui de 1878 apparaît la ligne de chemin de fer reliant Paris à Cherbourg.


Détails sur le bourg.

Source: Archives Départementales du 14.

Quelques arpents... pour le repos de quelques âmes...

Guillaume de Condé, seigneur du lieu aux environs de l’an 1402, était un homme « bienpensant ». Un puissant conscient des réalités de l’au-delà. En transit dans le Bessin à l'exemple de Robert Le Prévost, curé de Condé-sur-Seulles, également soucieux de son salut éternel et de celui de ses ouailles. Il y avait donc complète identité de vues entre le maître temporel de Condé-sur-Seulles et le responsable spirituel de la paroisse. A l’époque, les rapports existants entre le seigneur et le curé étaient excellents. En bon normand, Guillaume désirait cependant contracter une solide assurance (« tous risques») garantissant... un avenir à l’ombre du clocher dominant le jardin des disparus. Et surtout au ciel...

Extrait de la carte de Cassini (1750-1815) 

Guillaume de Condé disposait de nombreux hectares de belle et bonne terre, réchauffée, à la belle saison, par le soleil de Dieu. Une terre généreuse que nul n’emporte en Paradis à la semelle de ses souliers. En conséquence, Guillaume décréta que quelques arpents valaient bien quelques messes, Il faut croire que l’estimé seigneur était déjà chargé d’années (et le curé en pleine force de l'âge) puisque Guillaume dota l’abbé Le Prévost d’une pièce de terre pour l’acquit de quatre messes par an... Pratiquement à perpétuité.

Toujours en bon normand, Guillaume de Condé passa devant notaire (ou une personnalité habilitée) pour authentifier l’acte de donation. La comparution eut lieu le 10 décembre 1402. Guillaume précisait que les quatre messes devaient être dites, non seulement au profit de son âme, mais également au bénéfice de celles de sa famille et de ses amis. La chronique ne fait pas mention d’une famille nombreuse.

Il est permis de penser que de multiples « amis » évoluaient dans la zone d’influence du puissant seigneur... Le curé, Robert Le Prévost, célébra les quatre messes en laissant au Très Haut le soin d’établir la juste part revenant à chacun.

R Quesnel

Un plan de l'église et du présbytère de 1847

Une trouvaille aux Archives du Diocèse de Bayeux.

Plan réalisé lors d'un litige entre le curé et la mairie.