Affichage des articles triés par pertinence pour la requête 1944. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête 1944. Trier par date Afficher tous les articles

Juin 1944 - Les pilotes l'appelaient "l'aérodrome de Jérusalem"

Après avoir été identifié par les Alliés, le relief des environs d’Ellon, de Condé sur Seulles et de Juaye-Mondaye apparu comme pouvant accueillir un aérodrome au profit des forces aériennes. Ainsi aller être édifié le ALG B-12 à partir du 29 juin 1944 ; aérodrome qui allait être le dernier des quatre aérodromes construits par le lieutenant-colonel Leslie Frank Hancock des « Royal Engineers 16th Airfield Construction Group ». En effet, ce dernier sera tué le 12 juillet par l’explosion d’une mine sous sa Jeep dans le secteur de Maupertuis sur Mer.

Entre Ellon et le lieu-dit Jérusalem (Juaye-Mondaye), une piste sera recouverte d’un treillis métallique d’une longueur de 1 700 mètres. Il sera opérationnel du 18 juillet au 4 septembre 1944.

Les habitants du voisinage et les pilotes de la 122 Wing qui y sont basés préféraient l’appeler l’aérodrome “Jérusalem” plutôt qu’Ellon.

Le B-12 sur une carte anglaise de 1944

L'aérodrome situé sur une photo d'aujourd'hui.


A l'est d'Ellon, un monument commémore l’installation, dans les champs environnants, de l’aérodrome B12 de la Royal Air Force pendant l’été 1944. 



Les terres du B-12 (Photo prise de Jérusalem).



1944 - La Libération à Condé sur Seulles

 Monsieur Emile Touffaire, Maire de Condé sur Seulles, nous présente la libération de notre localité.

Le Débarquement en Normandie fait l’objet de nombreuses commémorations et cérémonies. Les grandes batailles sont relatées par des historiens de talent.

A Condé, notre commune n’a pas subi de dévastations importantes. Pour autant, la guerre y est passée. Et, afin de répondre aux interrogations des jeunes et moins jeunes, ces quelques anecdotes, sans caractère exhaustif, recueillies près des témoins de ces évènements, des vétérans anglais et des civils, certains aujourd’hui disparus, vous apporteront quelques précisions.

Après quatre années d’occupation par les troupes allemandes, le débarquement a eu lieu le 06 juin 1944.

Condé sur Seulles n’est éloigné que de quelques kilomètres de la mer.

Dans la nuit du 5 au 6 juin, aux premières heures de l’aube, un grondement incessant, et s’amplifiant, intrigue les habitants, puis des informations diverses se précisent : est-ce le Débarquement ?

Attendu, espéré depuis si longtemps, sans certitude quant aux lieux et date. Ces renseignements n’étaient connus que de quelques initiés, c’est-à-dire les membres des réseaux de résistance.

Nous entendons les mouvements des avions en direction de la mer, les explosions diverses, l’enfer en quelque sorte !...

Vers 4 heures du matin, des camions militaires allemands déménagent divers matériels entreposés depuis quelques mois, notamment des mines, des grenades et quantités d’autres objets. La retraite est commencée !...

Photo prise par un avion anglais le 12 juin 1944

Puis, le jour venu, c’est un mouvement ininterrompu de véhicules militaires allemands fuyant l’enfer, ce sont des camions et des semi chenillés, tous recouverts de branchages afin d’échapper aux regards des pilotes de chasseurs bombardiers américains et anglais.

La nuit du 6 au 7 se passera dans un calme relatif et, le matin du 7, vers 8h30, après avoir investi le bourg de Condé, n’ayant rencontré qu’une résistance dans le chemin du Rocher et au Pont de Flaye, soudain, silencieusement, un groupe de soldats arrive. Pas d’erreur possible ! Ce sont les Anglais !

Ils sont sur le qui-vive, le doigt sur la détente de leurs pistolets mitrailleurs, la dague au ceinturon, les grenades accrochées aux poches de leur blouson. Ils demandent une échelle, l’un des soldats monte dans un arbre pour observer aux alentours, puis vérifient tous les appartements, et reprennent leur marche silencieuse.

Vers 9h30, une explosion puissante ébranle l’air ! Au hameau « le Quesnot », nous sommes à environ 1 km du lieu du drame (Le Douet de Chouain, commune de Condé sur Seulles, à l’intersection de la D6 et de la D33).


Un chasseur bombardier « Thunderbolt » s’est détaché de son escadrille et a bombardé plusieurs véhicules stationnés sous les arbres qui bordent la D33. Le pilote, dans sa méprise, vient de détruire les véhicules anglais du « Royal Engineers » qui avaient pour mission la destruction des ponts sur l’Orne pour empêcher une contre-offensive allemande. Les équipages de ce détachement de véhicules semi chenillés étaient les invités de M. et Mme VAUSSY, tenanciers d’un café épicerie tout comme M. et Mme LAURENT, en face. M. VAUSSY, membre d’un réseau de résistance, était informé de l’imminence de l’évènement à venir et avait promis cette réception aux libérateurs attendus.
Le Douet de Chouain aprés le bombardement.

D’après les journaux de marche et les souvenirs des vétérans anglais, le convoi aurait dû se trouver au bourg de Condé, à l’intersection de la D33 et de la D94. Or, son parcours a été trop rapide, n’ayant rencontré que peu de résistance, (hormis au Chemin Rocher et au Pont de Flaye) et, de plus, le camouflage des véhicules recouverts de branchages a trompé le pilote de l’avion.

Quelques instants avant le bombardement, M. John COLLINGE (INNS OF COURT REGIMENT), à bord de son véhicule Daimler (auto-blindée), vient de recevoir un message radio lui enjoignant de se rendre en éclaireur sur la Db direction Tilly sur Seulles. Il a le temps de parcourir quelques centaines de mètres étant ainsi à l’abri des explosions. Dans un autre véhicule « Daimler » qui est stationné dans le bourg D6 D33, M. PECKETT, est atteint d’un jet de flammes et, de ce jour, devient aveugle. Il faut noter que, pendant ces évènements, son fils est né en Angleterre. Ce dernier accompagna son père lors de la cérémonie qui marqua la pose de la stèle en 1994 à la mémoire des 6 soldats et des 5 civils dont un Enfant de 8 ans, François PACARY) :



L’avancée des troupes de libération est stoppée, un repli est nécessaire et la situation est précaire. Dès le lever du jour, un brouillard intense envahit la région. Il s’agit d’une ruse stratégique de l’armée anglaise destinée à favoriser l’emplacement des canons antichar. Pour ce faire, des engins fumigènes sont utilisés. Aussi, en prévision d’une probable contre-attaque allemande, les éléments anglais posent des mines sur la route D33. Une est placée près de la ferme Platz (actuellement M. Mme Jeanne) et, de plus, ils installent un canon antichar à l’entrée du cimetière, pointé vers le bourg.

8 juin après-midi

En début d’après-midi, un char allemand « panther » venant des lignes ennemies se dirige vers Condé en éclaireur, longeant la D33. Arrivé aux premières maisons du village, hameau La Londe, il fait un à-gauche en direction de la route communale vers le hameau Le Quesnot, s’abritant le long des haies, échappant ainsi à la vigilance des avions. Il essuie les tirs des mortiers anglais qui l’atteignent mais n’ont aucun effet sur son blindage. Arrivé sur la petite route communale, près de la propriété Alexandre (actuellement M. Mme Le Gallais), il est aussitôt pris sous le feu des canons antichars situés en bordure de la D94 (près du Clos de l’Autel). Il n’est pas touché, fait aussitôt demi-tour et repart en direction du calvaire. Les artilleurs anglais continuent leurs tirs sans visibilité, mais, suite à une erreur de pointage, un obus atteint le grenier d’une maison (actuellement M. Mme Busato). Entre temps, le « Panther » a traversé une haie puis s’est immobilisé : 2 hommes d’équipage jettent quelques douilles et démontent les plaques protège- grenades posées de chaque côté (les Schurzen) à cause, sans doute, d’une surchauffe du moteur. Puis il repart, traverse la D33, longe le calvaire, emprunte la route vers le bourg de Condé et arrivé à quelques mètres de la première mine, nouvelle halte, puis demi-tour. Dans sa manœuvre, il détériore le mur d’une maison (actuellement M. Mme J.F. Bossalini) et reprend la direction D6 d’où il est venu. Personne ne saura si le chef de char a eu une prémonition ou si, seulement il a été méfiant ou perspicace...

Quelques minutes après le départ du « Panther », deux autres blindés venant de Juaye Mondaye se déplacent vers Bayeux. Il s’agit de PZ4. Ces chars ont un blindage plus léger et sont donc plus vulnérables. Ils gravissent lentement la route du Douet de Chouain. Arrivés en haut de côte, ils sont la cible des canons antichar anglais. Le premier blindé s’embrase immédiatement et explose, le deuxième est à son tour touché. Les deux seuls civils témoins, M. Auguste Fierville et M. Auguste Desmont, voient avec stupéfaction et effroi, dans un jet de flammes, des débris métalliques et des membres humains projetés à plusieurs dizaines de mètres en l’air. L’obus a touché la soute à munitions.

L’aéroport anglais B12

Le B12 à Ellon

Située sur la commune d’Ellon en bordure de la D6 à gauche vers Bayeux, face à l’actuelle Coopérative de Creully, cette base aérienne est opérationnelle du 16 juin 1944 jusqu’en septembre 1944. Ses chasseurs « Mustang » utilisent journellement l’espace aérien de Condé à très basse altitude pour la plus grande joie des gamins déjà émerveillés par l’arrivée de la multitude des véhicules inconnus surgis de partout : Jeeps, Dodges, GMC, canons...

Il faut préciser qu’en 1944, il n’y a dans la commune que deux automobiles : la Peugeot 402 de M. Rousseaux et la Ford « A » de M. Fierville.

Réseau routier

A mesure que les troupes alliées progressent, le débarquement des véhicules prend de l’ampleur, et pour pallier l’insuffisance du réseau routier, le génie militaire anglais, Royal Engineers, aménage des routes sommaires, mais plus adaptées, notamment le « by-pass » à Bayeux. A Condé, une piste à proximité de la D6 et parallèle à celle-ci est réservée aux véhicules à pneus.



Une tuyauterie métallique - pipeline - posée à proximité, est destinée à l’approvisionnement en essence depuis les ports de débarquement jusqu’à la ligne de front.

Une autre piste est située au niveau « 4 chemins » près de la propriété de M. Mme Leriche, suivant le même parcours, mais réservée aux chars et Half-track. Des centaines de tonnes de matériel ont emprunté ces voies.

15 juin 1944

Dans la nuit, un bombardier anglais bi-moteur Marauder B26, chargé de bombes, fait un atterrissage d’urgence sur un versant de la rivière La Seulles à Chouain. Il fait partie d’une escadrille ayant pour mission la destruction des villes de l’intérieur (la date pourrait correspondre au bombardement d’Evrecy). L’avion a touché le sol en glissant sur plusieurs centaines de mètres sans dommages apparents, les munitions n’ont pas explosé et l’épave, presque intacte, est visible de Condé.

Fin juin, les artificiers anglais font exploser l’appareil. Quelques débris sont récupérés par des particuliers.

16 juillet 1944

Dans la nuit du 16 au 17, tandis que les habitants ont abandonné leurs abris souterrains, pensant avoir retrouvé une certaine sécurité, des explosions semblant provenir d’une vallée en raison d’un écho particulier, sont entendues. Elles sont bientôt suivies de l’arrivée des obus.

Pendant plusieurs heures, espacés de quelques minutes, les projectiles tombent sur Condé et les environs proches. Un obus tombe sur la sacristie. Hameau La Londe, près du Calvaire, deux soldats sont tués près de leur véhicule. D’autres projectiles atteignent les cuisines de l’aérodrome B12 à Ellon, et les installations sont provisoirement transférées à la ferme Platz (actuellement M. Mme Jeanne).

Cette nuit-là, les artilleurs allemands mènent ainsi un combat d’arrière-garde, et l’on peut penser qu’une de leur mission est la destruction des batteries d’artillerie anglaises situées à plusieurs endroits de Condé.

Quatre canons sont en bordure du chemin du Rocher, quatre au lieu-dit La Fosse Baril aux confins de Chouain et Condé, quatre au hameau Le Quesnot.

Ce régiment, équipé d’obusiers « Médium 3 », calibres 5.5 Inchs, environ 140 mm, qui peuvent atteindre des objectifs à 15 kms, stationne à Condé du 12 juin jusqu’en juillet, comme en atteste l’historique du Régiment qui nous a été remis par un Colonel Vétéran.

Depuis quelques années, on peut voir un spécimen de ces canons à l’entrée du Musée Mémorial à Arromanches.

Ce régiment succède à une autre unité équipée de canons 105 mm « Howitzer » d’une portée de 11 kms.

Juin 1943 Le Chasseur allemand

En fin d’après-midi, un Chasseur allemand, vraisemblablement « Messerschmit » touché au cours de combat avec des avions anglais venus attaquer un train, passe à faible altitude au niveau des Pointes dégageant une épaisse fumée noire et s’écrase vers Audrieu. Le pilote peut s’éjecter et est sauf.

"Jérusalem" : le plus petit cimetière militaire.

Article de la "Renaissance du Bessin" paru en 1984 lors de l'Anniversaire du Débarquement de Normandie.

condé sur seulles "Jérusalem" : le plus petit cimetière militaire.


   Sur la route de Bayeux à Tilly-sur-Seulles, le Douet de Chouain garde un souvenir de l'ar­rivée des alliés pour permettre à tous ceux qui chaque jour, passent sur cette route, d'être libres.
   Ce souvenir n'est pas unique car les cimetiè­res militaires ne manquent pas dans notre région comme dans bien d'autres lieux de France.
   Les 48 « tombes de guerre » du Commonwealth de Jérusa­lem sur la localité de Chouain font de ce lieu de repos pour ces soldats de la libération le plus petit cimetière militaire de Normandie.
   48 taches blanches devant une croix de pierre, là à jamais au milieu des champs verts ; couleur d'espérance, espérance de paix.
   Ils sont 47 Britanniques avec un Tchèque enrôlé dans l'armée anglaise.
   Dans ce cimetière où la pre­mière tombe fut creusée le 10 juin 1944, un nom retient l'at­tention des personnes s'y arrê­tant : J. Banks.
   Un enfant, oui, un enfant. Il avait 1 6 ans lorsqu'il fut tué le 21 juillet 1944.
   Ce jeune Britannique est entré dans l'armée anglaise en falsi­fiant ses papiers, se donnant quelques années de plus.
   Lorsque ses parents apprirent que leur fils était parti au sein du « Durham Light Infantry », ils effectuèrent très rapidement des démarches en révélant son âge auprès des services de l'Armée.
   Ainsi le commandement anglais en France aurait fait savoir aux officiers du régiment où J. Banks luttait pour notre liberté que ce dernier devait quit­ter le front.
   Mais à ce moment, ce mili­taire de 16 ans prenait la route du retour qui devait le mener au cimetière de Jérusalem pour y reposer près de ses camarades.
   Les morts de ce cimetière ne proviennent pas du mitraillage d'une colonne anglaise avancée au Douet de Chouain le mercredi 7 juin à 9 heures par un avion qui s'était détaché d'une esca­drille pour piquer sur le carre­four, entraînant quelques civils dans la mort.
   Les morts inhumés à Jérusa­lem ont combattu pendant la bataille de Tilly.
   Certains soignés dans l'infir­merie située dans un champ der­rière la petite ferme de Belval ou dans l'hôpital militaire installé sur le territoire de Juaye-Mondaye au lieudit « Jérusa­lem » ne purent surmonter leurs blessures et vinrent reposer sur le bord de la route de Tilly.
"Jérusalem" : le plus petit cimetière militaire.
   Le cimetière, dont le terrain fut donné par le propriétaire, prit certainement le nom de Jérusa­lem par décision des Anglais qui firent une simple erreur cartographique, le lieudit « Jérusalem » n'étant pas si loin.
   Signalons également que deux aumôniers, l'un catholi­que, l'autre protestant, qui officièrent au Douet de Chouain dans l'infirmerie militaire furent tués lors de la bataille de Tilly. On les enterra en face du lieu où ils réconfortaient les blessés, c'est-à-dire au petit cimetière militaire de Chouain.
   De nombreux soldats furent relevés du sol de nos campa­gnes pour rejoindre les grands cimetières militaires. Mais quand les membres du Commonwealth virent le travail d'en­tretien fait sur ce lieu par le maire et les habitants de Chouain, ils décidèrent de lais­ser là ce lieu de sépultures.
   Notons que dès les premiers jours où les tombes apparurent, M. Bouin, maire de l'époque, décida l'entretien de celles-ci.
   Depuis la fin de la guerre, le 6 juin, le 14 juillet et le 11 novembre, les habitants de Chouain viennent autour de leur maire y déposer une gerbe et s'y recueillir, et cela chaque année.
   Ainsi le plus petit cimetière militaire installé sur notre sol après le Débarquement voit cha­que jour des hommes et des femmes s'arrêter pour se souve­nir et pour laisser sur le livre que l'on trouve dans le monument ces quelques mots :

Ne jamais oublier.
Nous nous rappellerons ces braves garçons.
Ce n'était pas en vain.

Précisons que les habitants de Condé sur Seulles se joignent à ceux de Chouain pour les commémorations.
A lire également:  

13 juin 1944 - Touché, un avion américain se pose entre Condé sur Seulles et Chouain.

Monsieur Emile Touffaire, maire de Condé sur Seulles, nous a relaté dans un précédent article ses souvenirs de la libération de sa commune en 1944. Condé sur Seulles - Histoire et Patrimoine: 1944 - La Libération à Condé sur Seulles (condesurseulles.blogspot.com)

Il se souvient d'un avion qui a atterri, après avoir été touché, non loin du village. Une occasion de mener une enquête.   

Initialement désignée sous le nom de Great Saling lors de sa conception et en cours de construction, la base "Andrews Field" est une ancienne station de la Royal Air Force située à 6,4 km à l'est-nord-est de Great Dunmow, dans le comté d'Essex en Angleterre.

Andrews Field était principalement le siège du groupe de bombardement 322d de la USAAF Ninth Air Force (9th Air Force, une force aérienne des Etats-Unis) pendant la Seconde Guerre mondiale, qui pilotait le bombardier moyen.

Dans la nuit du 13 juin 1944, des bombardiers B-26 Marauder de type C-45-Mo étaient alignés pour un décollage vers la France. À bord de l'un des appareils (le 42-107746 PN*D) se trouvaient le lieutenant Richard E. Moninger aux commandes en tant que pilote, le lieutenant Ralph D Messer en tant que copilote et le sergent Edward Montes de Oca en tant que mécanicien. Trois autres militaires étaient également présents à bord de l'avion : Stève Krykla, sergent-chef (mitrailleur arrière), Johl L. Kuhl, sergent technicien et Samuel Jr Fox, sergent-chef (mitrailleur droit) qui sauta en parachute entrainant sa mort.





Samuel Jr Fox est inhumé au Woodlawn Cemetery (Faimont, West Virginia, USA).
Cette mission nocturne avait pour objectif la forêt d’Andaine dans l’Orne, au sud de la Normandie. Ce secteur entre Domfront et la Ferté-Macé, dans l'Orne, a été la cible de bombardements alliés afin de détruire les ressources nazies qui y étaient cachées. Ces bois étaient devenus l'un des plus grands centres de stockage allemands de Normandie.


Après avoir survolé les côtes normandes, le B-26 fut touché au moteur droit et au réservoir par des tirs de « flak » légers. Il réussit, après avoir survolé le bourg de Condé, à atterrir sur le ventre entre le ruisseau de Belval et la localité de Chouain.

Les six occupants de l'appareil purent s'évader.

Deux plaques furent récupérées par un habitant de Chouain
Place de l'une des plaques dans le fuselage de l'avion.

Un Martin B-26 'Marauder' est exposé à "l'Utah Beach' museum".



Le 13 juin 1944 - Le Douet de Chouain - Les alliés arrivent.

 La 50ème division (Northumbrian) monte sur le front sud de Bayeux, prête à exploiter la tentative infructueuse de la 7ème division blindée de contourner la ligne de front allemande à l'ouest de Caen.

Photo du 12 juin 1944

 L’infanterie appartenant à la 50ème division et les unités d’appui se déplacent au carrefour du Douet de Chouain le 13 juin 1944.

Document IWM Film



Juin 1944 - Fait de guerre - Le hameau du "Douet de Chouain" fut détruit...

 Le 7 juin 1944, vers 9h30, une explosion puissante ébranle l’air ! A l’intersection de la D6 et de la D33, au lieu-dit "le Douet de Chouain", un chasseur bombardier "Thunderbolt" s’est détaché de son escadrille et a bombardé plusieurs véhicules stationnés sous les arbres qui bordent la D33. Le pilote, dans sa méprise, vient de détruire les véhicules anglais du "Royal Engineers".

Retour sur ce lieu avec des photos retrouvées dans diverses sources: Imperial War Museums - WW2Talk

Le Douet de Chouain de nos jours.

Photo du 12 juin 1944








Notre ancien officiant , le Frère Godefroy se souvient de 1944

Le Frère Godefroid a officié pendant de nombreuses années dans notre église de Condé, a connu l’occupation  allemande et la libération de 1944. Il a écrit ses  souvenirs dans la revue de l'abbaye de Juaye-Mondaye: "Courrier de Mondaye".

"Je suis entré à l’abbaye en pleine guerre. J’étais séminariste à Rennes. En juin 1940, quand Rennes a été bombardé, le Séminaire a fermé ses portes. Notre supérieur connaissait le P. Abbé de Mondaye de l’époque, fr. Norbert Huchet, et c’est lui qui m’a fait connaître Mondaye. Je quittais Rennes pour l’abbaye en septembre 1941. J’avais vingt et un ans. L’Abbaye, où vivait une quinzaine de frères, par­tageait le sort commun des Français. A Mondaye, comme à Rennes, le poids de l’occupation allemande se faisait surtout sentir en matière de ravitaillement avec cartes de pain, viandes, sucre...

Puis, en 1942-43, c’est la visite de Rommel sur les côtes de la Manche. Le général allemand était chargé de la défense des côtes normandes, qui étaient encore peu fortifiées. Alors commencent les grandes réquisitions de toutes sortes : on nous fit faire la garde le long de la voie ferrée Paris-Cherbourg. Notre secteur devait assurer ces gardes de Condé-sur-Seulles à Bayeux par tous les temps. Nous y allions, le Père Edmond, le P. Maurice - qui était le Curé de Juaye-Mondaye, à l’époque , le fr. Gerlac et moi- même. Il y avait aussi le malheureux Père Jacques, avec ses sabots. Évidemment nous ne gardions rien du tout. Nous étions sensés empêcher les sabotages de la voie ferrée, mais on aurait plutôt facilité la tâche des saboteurs ! Et si on avait vu un parachutiste ? On l’aurait caché !

L’été, on s’étendait sous les pommiers, et on poussait un petit somme. L’hiver, c’était plus pénible. Une fois, c’était la semaine de Noël, avec le Père Maurice, nous nous étions réfugiés dans un wagon de paille, et nous avons chanté des noëls une partie de la nuit. Les bons normands, avec qui nous fai­sions ces gardes loufoques, apportaient du ravitaillement, et de la gnôle. Ça aidait.

Et puis les Allemands ont eu une idée géniale : on a appelé ça les asperges de Rommel. On nous a réquisitionnés pour planter de petits troncs d’arbres à travers champs pour empêcher les avions et les parachutistes de se poser. C’est ainsi que les champs autour de l’abbaye se voient transformés en forêt d’“asperges Rommel”. Évidemment, comme nous les plantions exprès en dépit de la bonne sens, pas pro­fondément, il suffisait de donner un coup d’épaules dedans pour les faire tomber ! Mais on nous payait pour ce travail, en plus!Après les gardes, les asperges-Rommel, - c’était quelques mois avant le débarquement - la mode devint de creuser les trous individuels pour soldats. Il s’agissait de creuser des trous de 1 m de long, 30 à 40 cm de large et 1 m 20 de profondeur.

Ces défenses individuelles me rappellent une belle peur ainsi qu’au Frère Gerlac qui était avec moi pour ce travail vers le Quartier Folliot. Vers midi, le soldat allemand chargé de surveiller les travaux constate que notre travail est loin d’être achevé. En effet, dans notre ardeur extrême, nous avions creusé environ... vingt centimètres ! Alors des sons gutturaux sortent de la gorge de l’Allemand : Nichts travail. Nichts partir ! On essaye quelques explications pour l’amadouer mais un clic-clac de sa mitraillette met fin à toute discussion. Et ce fut avec sa mitraillette pointée sur nous que nous creusâmes ce trou qui aurait pu devenir notre tombe.

Lieux de camouflage, garde de la voie ferrée, plantation des asperges Rommel et pour couronner ce tout, garde de jour sur le Javois contre les parachutistes imaginaires. Toutes ces réquisitions commençaient à bien faire, mais la vie continuait. On parlait du débarquement, mais on n’aurait pas su en dire la date. Le

4 juin, deux jours avant le jour J, c’était la communion solennelle, à l’abbaye. Après la cérémonie, on était autour du calvaire. Tout à coup, les avions anglais - les forteresses volantes, comme on disait - arrivent. Nous, on se cache comme on peut sous les sapins. Mais les Allemands, dans l’Abbaye, com­mencent à leur tirer dessus. Après cela, ils nous ont avertis qu’il serait prudent pour nous de quitter l’abbaye : elle était repérée et serait sûrement bombardée. C’est vrai que le matin du 6, on n’a pas été oublié !

Aussi lorsque dans la nuit du 5 au 6 juin l’horizon s’enflamma du côté de la mer avec le bruit assour­dissant des bombes, des obus de marine, je me dis : Cette fois-ci, c’est le jour J tant attendu ! J’étais à ma fenêtre du noviciat, je voyais au loin des kilomètres de feu. La maison commençait à trembler - un cadre, dans ma chambre, se détacha et tomba ! Le grand point d’interrogation : comment allions-nous donc traverser ce déluge de fer et de feu ? Dès les premières heures du 6 juin, l’abbaye recevait ses premières bombes. Le Père Maurice de sa voix de stentor invitait tout le monde à se rendre à la cave, qui allait nous servir d’abri non pas quelques jours mais cinq semaines.

Profitant de quelques accalmies, nous allons peu à peu aménager la cave : une partie cuisine, une partie réfectoire, un lieu de prière, et tout au fond de la cave, dortoir. Installation d’un fourneau, matelas, couverture, bancs, vaisselle... et sur les conseils du Père Edmond, on place deux caisses de terre devant les deux derniers soupiraux. Heureusement. Nous aurions pu avoir de nombreux blessés. Au tout début, nous étions une quinzaine dans la cave, mais bientôt, les sœurs oblates qui vivaient à l’Abbaye nous rejoignent. Puis on s’est trouvé certains jours une quarantaine : des gens du village, l’institutrice, la famille de Trimont. D’autres se réfugiaient à la ferme, chez Georges Lesage.

Toute la journée du 6 juin, il y a eu beaucoup d’activité aérienne, si bien que nous nous éloignons peu de notre abri. Le 7, au cours d’un raid d’avions, la façade Est est mitraillée. Dans la soirée de ce même jour, les premières chenillettes anglaises passent sur la route (au bas du marché). On les salue, tout en signalant que les Allemands sont partis de l’abbaye. Ils peuvent donc prendre position autour de l’abbaye. Dans la nuit du 7 au 8 juin, on entend beaucoup de bruits de moteurs, et nous pensons que ce sont les Anglais qui prennent position.

Hélas, ce sont les Allemands qui reviennent avec des tanks. Aussitôt des escarmouches s’engagent entre Allemands et Anglais et cela pendant 48 heures jusqu’au 10 juin. De la cave, au milieu du vacarme, nous entendions régulièrement les orgues de l’église jouer. Vers 17 heures de ce même jour, un déluge de fer et de feu s’abat sur l’abbaye. Ce sont les Anglais qui lancent leur attaque. Pendant près d’une demi-heure, c’est un bruit infernal. Nous sommes tous repliés dans le fond de la cave, priant tout en claquant des dents. Une absolution générale nous est donnée par le Père Maurice.

Le tir d’artillerie terminé, un silence de mort pendant quelques minutes. Puis, à intervalles répétés, des rafales de mitraillettes ; d’abord dans les bosquets. Puis, par les premiers soupiraux de la cave (on y voit les traces de balles), tous nous crions : Ici Français ! Français, ne tirez plus!. C’est alors que le Père Abbé Norbert Huchet se présente à l’entrée de la cave et en quelques mots d’anglais explique la situation. Nous sortons de la cave, accueillis par les soldats anglais aux visages barbouillés de noir. Pendant ce temps, une trentaine d’avions anglais tournaient au-dessus de l’abbaye prêts à larguer leurs engins de mort, mais par radio un ordre était donné et les avions partaient pour une autre mission.

Les Anglais ayant pris position prirent les lieux occupés quelques jours avant, entre autres le réfec­toire qui devient un certain temps hôpital. Après ces échanges avec les Anglais, alors que les Allemands étaient cachés dans le petit cimetière de l’abbaye, nous faisions le tour de la maison pour constater les

dégâts de l’attaque anglaise. Clocher, chevet de l’église sont très abîmés, ainsi que la chapelle de l’Assomption.

Aujourd’hui encore, on peut voir les traces de la guerre sur les murs : seul le groupe de terre cuite de l’Assomption, la coupole et le vitrail ont été remis en état. Sur la maison, à deux endroits diffé­rents : toitures, charpentes sont à refaire. Quant aux vitraux, surtout ceux de l’église, tous ont été com­plètement soufflés par les bombes. Nous avons vécu près de dix ans avec des planches aux fenêtres.

Dans la bataille, le portail d’entrée a été démoli. Mais on n’a compté en fait qu’une seule victime : notre chien Médor, qui a reçu un éclat d’obus dans la tête!

' Bien que libérés, nous étions toujours sous la menace allemande et de leurs obus. Ils tenaient encore une partie du bocage : certains fanatiques, des SS, enterraient leurs tanks, et tiraient sur les Alliés. Ils tenaient une semaine, quinze jours... Les Alliés ont mis cinq semaines pour prendre Caen, alors qu’ils avaient pensé terminer l’affaire en deux jours. Nous serons gratifiés des derniers obus allemands le 11 juillet. Si bien que pour nous, la guerre se déroula entre le 6 juin et le 11 juillet 1944, entre deux fêtes de saint Norbert.

Tous ces jours incertains, le danger était partout, car les positions étaient prises et reprises d’un moment à l’autre. La confusion était telle qu’on a vu les Anglais tirer sur leurs propres troupes. Le bocage est si commode pour se cacher. Au Douet de Chouain, qui a été bombardé, je me rappelle le petit Pacary - un enfant de sept ans - il allait au-devant des Anglais, avec une gerbe de fleurs : il a été tué, avec sa gerbe entre les mains...

Pendant cette période, l’abbaye servit de point d’appui pour les Anglais avec batteries de canons dans le champ Saint-Norbert. Un terrain d’aviation avait été aménagé en quelques jours, juste au-dessus de l’Abbaye, près de la ferme Saint-Barthélémy. Un jour, une armada d’avions (1000 environ) forma une véritable voûte d’un bout à l’autre de l’horizon. Tout cela pour la libération de Caen. Les Allemands tiraient. J’ai vu deux avions tomber seulement.

Une dizaine d’années après la guerre, j’ai eu l’explication de ces fugues de Bach au milieu des obus, je jouais le mariage d’Yvette Philippe. Pendant la cérémonie, à la tribune, j’aperçois en bas quelqu’un qui fait de grands gestes, je l’invite à monter. Le visiteur se présente comme pasteur luthérien allemand, organiste. Eh bien, dis-je, voulez-vous jouer la sortie du mariage ? Le pasteur s’assoit à la console, il joue une magnifique sortie. Après avoir joué, il me regarde un moment, et me dit : Etiez-vous ici lors du débarquement allié, en 1944 ? J’acquiesce. Vous rappelez-vous le soldat allemand qui jouait pendant que tombaient les obus ? Je suis très ému. Si je me rappelle ? C’est inoubliable. Il reprend : C’était moi. Nous fraternisons, je lui demande comment il pouvait penser à jouer, au péril de sa vie, à la tribune, ces jours-là. Il me dit avec humour : Oh, c’était la meilleure façon de ne pas entendre les obus qui tom­baient. Ensuite, il demande à voir la maison. Nous arrivons au réfectoire de la communauté. Comme j’ouvre la porte, il s’écrie : C’est là. Il me montre la fenêtre par laquelle il a sauté quand les Anglais sont rentrés dans la maison. Il étend la main et me montre une immense cicatrice qui demeure sur l’avant-bras. Avec ses camarades, il s’était réfugié ce jour-là dans le cimetière de la communauté, en haut du pré Saint-Norbert."

Sources: Courrier de Mondaye N°167. IWM

1944 - La trace du char allié

Les alliés qui ont débarqué quelques jours avant, en juin 1944, traversèrent Condé sur Seulles en laissant une trace des chenilles d'un char sur un mur de la ferme du centre du bourg.



 

Juin 1944 - Un obus allemand sur la sacristie de l’église

         Dans la nuit du 15 au 16 Juin 1944 l’église fut bombardée par l’artillerie allemande. Les combats faisaient rage autour de Tilly sur Seulles situés à 5 kms. Un obus percuta au chevet de l’église traversa la sacristie y faisant un énorme dégât et vint éclater dans le mur de séparation entre la sacristie et le sanctuaire de l’église bouleversant absolument le maître autel en bois. Cet autel était une œuvre du XVIIIe siècle.

 L’église dont le chevet se trouve en bordure de la grande ligne Paris-Cherbourg ne pouvait ne pas être menacée. Seuls la sacristie et le sanctuaire ont souffert du bombardement. La nef a été tota­lement épargnée. Le dommage était important et rien n’était réparable ni récupérable ; de nombreux objets liturgiques furent détruits.

 La plus grosse partie du dommage (39,03%) se trouve être les agencements en bois : maître autel, armoire du clergé à la sa­cristie et chasublier.

 Les vêtements sacerdotales (31,50%) représentent 6 chappes, 4 ornements complets, une aube de prêtre,4 habits d’enfants de chœur, du linge et les nappes d’autel.

 L'orfèvrerie ne représente qu’une faible partie du dommage (5,45%) Le desservant, le Révèrent Père Dubois, ayant mis à l’abri le plus de choses précieuses possibles. Le dommage consiste en un ostensoir, 4 encensoirs avec leur navette ainsi que 2 burettes et plateau.

    INVENTAIRE des objets mobiliers détruits par faits la guerre en l'Eglise de Condé sur Seulles.

         Un maître autel en bois lu XVIIIe siècle avec son estrade. Les canons de cet autel avec chandeliers et souches au nombre de 6.

Un siège de desservant ,4 appliques électriques, une lampe de sanc­tuaire et 4 lustres.

    Dans la sacristie une armoire le clergé, un chasublier et un os­tensoir, 4 ornements complets, 6 chappes, 6 amicts, 1 aube le prê­tre, 6 corporaux, 10 manuterges, 6 pales ,10 purificatoires, 2 burettes avec leurs plateaux 2 lanternes de procession, deux nappes de dessous et une nappe de dessus,4 soutanes et cottas d'enfants le chœur et un tapis le 3 x 4 mètres.