La loi du 28 juin 1833
précise que toute commune est tenue, soit par
elle-même, soit en se réunissant à une ou plusieurs communes voisines,
d'entretenir au moins une école primaire élémentaire.
La commune de Condé sur Seulles envoyait ses enfants
dans la commune voisine : Nonant.
En 1878, le conseil municipal de Condé envisage la construction d'une maison d'école au bord du chemin Baucain qui mène au Quesnot après un éventuel achat de la propriété des demoiselles Esnault.
Un évènement fit modifier son projet: un leg d'un habitant de Bayeux qui a un terrain et une petite maison dans le bourg de Condé.
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Délibération du 28 novembre 1880 |
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La tombe de la famille Liégard En arrière plan...l'école et la mairie |
Le Maire
expose au conseil municipal que M. Liegard, en son vivant, propriétaire
demeurant à Bayeux, a légué à la commune de Condé sur Seulles sa maison et son
jardin de Condé, à charge d’entretenir à perpétuité la sépulture de son père et
sa mère avec lesquels il a voulu être enterré, et lui propose d’accepter le legs
fait par M. Liégard.
Le conseil considérant que le legs fait à la
commune de Condé sur Seulles par M. Liegard, lui offre un avantage considérable
est d’avis à l’unanimité d’accepter ce legs et autorise le Maire à faire le
nécessaire pour que la commune soit mise en possession des immeubles légués.Considérant
que M. Liégard en donnant sa propriété de Condé à cette commune avait manifesté
le plus vif désir qu’une maison d’école y fut construite, que s’il n’en avait
pas fait une classe expresse dans son testament, c’était pour éviter toute
difficultés entre ses héritiers et la commune de Condé.
Considérant
d’ailleurs que le jardin et la maison de M. Liégard présentent pour la commune
une position unique au point de vue de tous les avantages : position la
plus centrale, très seine, très bien située près de l’église et où une mairie
serait convenablement placée, enfin propriété donnée à pour don pour servir
d’école à la commune qui ne pourrait avec profit lui donner une autre
destination.
Considérant
que la propriété de M. Liégard n’est pas très éloignée de l’église et du
cimetière, cette objection n’a dans l’espèce aucune importance. En effet, cette
propriété est partagée de l’église et du cimetière par la route de grande
communication ; qu’elle est en surélévation de près de 1m 50 centimètres,
de manière que les eaux du cimetière s’écoulent par une pente naturelle d’un côté
tout opposé, aucune infiltration des eaux du cimetière n’est à craindre sur la
propriété de M. Liègard ; les vents qui règnent presque toujours dans le
pays sont des vents de l’ouest ; et l’église et le cimetière étant situés
à l’est de la propriété de M. Liégard, les émanations du cimetière ne peuvent
frapper la propriété léguée à la commune ; jamais, de mémoire d’honneur, une
maladie contagieuse ne s’est déclarée dans la commune bien que la plus grande
partie des maisons soit située près de l’église et du cimetière, aucune
épidémie ne s’est présentée dans la commune de Condé ; du reste, la
population de la commune de Condé qui était au dernier recensement de 221,
n’étant plus aujourd’hui que de 210 habitants, les inhumations sont très rares,
trois ou quatre tout au plus par an ; enfin la commune n’a pas plus de 25
enfants de 5 à 14 ans à envoyer à l’école, il serait donc déplorable pour la
commune de Condé qui est déjà grevée de lourdes charges et qui ne possède que
de très faibles ressources, le centime ne produisant que 17 francs, de se voir
privée de l’occasion, unique peut-être, de se procurer une maison d’école.
Considérant
qu’un devoir de reconnaissance pour la mémoire de M. Liégard impose à la
commune l’obligation de réaliser, autant que possible, l’intention de son
bienveillant donateur.
Le conseil
municipal, attendu que les habitants de la commune désirent que la maison
d’école soit construite sur la propriété léguée par M. Raoult Liégard désigne
M. Valette, agent voyer de Tilly, comme architecte, et invite le Maire à
demander l’approbation de l’autorité supérieure.
Projet (25 décembre 1883
Le maire, se
conformant à la délibération du 15 mai 1883, présente à l'examen du Conseil le
plan et le devis d'une maison d'école et d'une mairie y attenant, à construire
sur l'immeuble légué à la commune de Condé par feu Monsieur Raoul Liégard, le
tout dressé par Monsieur Valette, agent voyer de Tilly, autorisé à cet effet
par Monsieur le préfet du Calvados, le devis s'élevant à la somme de 15015
francs, et invite le Conseil, s'il donne son approbation, a voté les fonds
nécessaires pour la construction.
Le Conseil
municipal,
Vu un
procès-verbal descriptif et estimatif par monsieur C…, entrepreneur à Condé,
dont il semble que l'immeuble et les bâtiments légués à la commune par monsieur
Liégard et d'une valeur d'environ 3000 francs.
Vu le plan
des travaux d'appropriation à faire au bâtiment légué par Monsieur Liégard et
des travaux à faire pour consolider l'ensemble de la construction.
Considérons
que le plan des travaux répond bien au besoin de la commune et que la dépense quoique
relativement très élevé pour les ressources de la commune ne peut guère être
diminuée sans toucher à la solidité.
Considérant
que les travaux à faire consiste avant tout dans l'appropriation des bâtiments
de la maison de Monsieur Liégard pourront faire une maison d'école et une
mairie et que par suite il a été donné à la salle de classe que la hauteur de 3
M 3 cm acceptée pour ce cas.
Considérons
que si on eût donné à la salle de classe la hauteur réglementaire de 4 mètres
on eût été obligé de rehausser les chambres construites sur la salle de classe.
Alors il eût été nécessaire, pour que l'ensemble de la construction fut
convenablement proportionné, de surélever la cuisine et la salle à manger d'un
côté à l'ouest et la mairie de l'autre côté à l'est. La conséquence de tout
cela eût été : 1er Que les murs du bâtiment actuel qui peuvent
servir efficacement et en toute sécurité d'après les dispositions du plan, ne
pourrait plus subsister s'ils étaient trop surchargés ;
2ème que, en
présence de très grandes dépenses nécessaires par des constructions nouvelles
pour faire que la hauteur de la glace soit de 4 mètres, la commune se
trouverait dans l'impossibilité de se procurer une maison d'école, le centime
ne produisant que 27 francs.
Considérant
que dans ces conditions la salle de classe qui sera très vaste pour le nombre
des enfants appelés à la fréquenter, qui sera très bien éclairée et aérée,
présente toutes les bonnes conditions possibles avec la hauteur de 3m30 portée
au plan.
Le Conseil
approuve le plan et le devis de l'école et de la mairie dressé par Monsieur
Valette le 4 décembre 1883, le montant du devis s'élevant à la somme de 15015
francs; vote une imposition extraordinaire de 0,10 centimes pendant 30 années
sur le principal des 4 contributions directes, échange le maire de traiter avec
la Caisse des écoles pour se procurer immédiatement les fonds nécessaires pour
que la construction puisse se faire au printemps 1885, dit que l'imposition des
0,10 centimes commencera à être perçue en 1886.
Et
considérant que le produit de l'imposition extraordinaire de 0,10 centimes
pendant 30 ans pourra s’élever à la somme de 9000 francs : Que l'immeuble
légué par Monsieur Liégard et que la commune a affecté à la création d'une
maison d'école, et d'une valeur de 3000 francs.
En tout
12000 francs
Demande au
département un secours de 500 francs comme subvention pour la construction de
l'école et de la mairie.
À Monsieur
le ministre de l’Intérieur un secours de 1000 francs comme subvention pour la
construction de la mairie.
À Monsieur
le ministre de l’Instruction publique un secours de 8000 francs comme
subvention pour la construction d'une maison d'école.
Le coût de la construction
Rentrée 1893..... première institutrice.
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Maria Henriette Lavigne qui avait 27 ans était née au Tourneur (Calvados). |