Chemins de fer de l'ouest - 1884- Le conseil municipal de Condé sur Seulles demande la création d'une halte dans leur commune


Aujourd’hui 31 décembre 1884.

3 Chemins de fer de l'ouest - 1884- Le conseil municipal de Condé sur Seulles demande la création d'une halte dans leur commune
Délibération du Conseil de Condé
Les membres du conseil municipal de la commune de la commune de Condé sur Seulles, convoqué régulièrement en session extraordinaire, légalement autorisée, se réunissent à la Mairie.

Sont présents M.M. Baton, Cairon, Danjon, Denize, Diaune Gustave, Diaune Jules, Dufay, Le Grix, Le Guay et Tirel.


Le Maire donne lecture au conseil municipal d’une pétition adressée au Conseil d’administration de la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest, par laquelle les intéressés demandent sur le territoire de Condé sur Seulles l’établissement d’une halte où les voyageurs d’un très grand nombre de communes pourraient prendre les trains de voyageurs.


Le Conseil municipal après un profond examen de la pétition et du plan annexé.


Considérant que depuis de longues années l’établissement d’une halte, où les voyageurs pourraient emprunter les moyens de communication du chemin de fer, est réclamé sur le territoire de Condé sur Seulles par les habitants d’un rayon important de commune, - que cette halte tout en abrégeant énormément  la distance que les voyageurs ont à parcourir pour se rendre aux gares d’Audrieu ou de Bayeux, éloignées l’une ou l’autre de douze kilomètres, procurera à la Compagnie de l’Ouest un accroissement appréciable de recettes, - que Condé sur Seulles, centre où convergent les routes les plus importantes et les plus fréquentées de la contrée, est bien la position présentant le plus d’avantages aux communes voisines pour l’établissement d’une halte, qu’en effet c’est bien le point répondant le mieux aux convenances le mieux aux voyageurs des communes de Carcagny, de Ducy, de Nonant, Condé sur Seulles, Chouain, Lingèvres, Juaye-Mondaye, Trungy, Saint Paul du Vernay et des contrées tendant vers Balleroy et Caumont, - que toute autre position plus reculée vers Bayeux présenterait un intérêt presque nul pour les habitants de tout ce rayon des communes qui préféreraient aller jusqu’à la gare d’Audrieu plutôt que de faire une longue marche ; au rebours de leur destination, pour se rendre à une telle halte.


Considérant qu’il est naturel de supposer qu’une souscription ouverte parmi les communes intéressées procurerait une somme appréciable comme participation dans la dépense nécessaire pour la création de la halte de Condé.

Par ces motifs le Conseil municipal à l’honneur de solliciter, tant auprès du Conseil d’administration de la compagnie de l’Ouest qu’auprès du Gouvernement, la création d’une halte à Condé sur Seulles, vers la limite de Nonant et de Condé, et autant que possible au point où la voie ferrée passe à niveau avec la route de grande communication N°33 ; à cette position la Compagnie de l’Ouest possède un vaste terrain pouvant fournir l’emplacement d’une maison et d’un jardin pour l’usage de l’employée  chargée de la distribution des billets aux voyageurs.

Ainsi délibéré en séance lesdits jour mois et an, et ont signé les membres présents.

Deux expéditions certifiées conforme au registre des délibérations du Conseil municipal de Condé sur Seulles et délivrées par le Maire soussigné.

Condé sur Seulles le 31 décembre 1884.


1 Chemins de fer de l'ouest - 1884- Le conseil municipal de Condé sur Seulles demande la création d'une halte dans leur commune
Carte du tracé datant de 1890

Après des courriers échangés par divers services la réponse amena la déception à Condé.

Le Directeur des Chemins de fer de l'Etat
à Monsieur le Préfet du Calvados.

Vous avez bien voulu nous transmettre :                      
D’une part, une délibération du Conseil Municipal de Condé-sur-Seulles demandant la création d’une halte dans la traversée de cette Commune, entre les gares d'Audrieu et de Bayeux, au kilomètre. 262+100 de la ligne de Paris à Cherbourg ;
D’autre part, la copie d’un vœu émis par le Conseil Général du Cal­vados et ayant trait au même objet.

J’ai l’honneur de vous faire connaître que l'établissement d'une halte à Condé-sur-Seulles présenterait de sérieuses difficultés, au point de vue technique.
Elle se trouverait située sur une déclivité de 0.007 d'une longueur de plus de 2 kilomètres.
Pour atteindre cette halte les trains se dirigeant vers Cherbourg auraient à franchir la rampe envisagée sur une distance de près de 1.400 mètres. Ils s'arrêteraient en pleine montée et leur démarrage serait, par suite, rendu très pénible.
2 Chemins de fer de l'ouest - 1884- Le conseil municipal de Condé sur Seulles demande la création d'une halte dans leur commune
Extrait de la réponse définitive et négative

En outre, à l'endroit où la halte demandée devrait être installée se trouve une tranchée. Il y aurait donc lieu de faire en ce point des travaux importants au déblai, d’établir un chemin d’accès et de construi­re un passage à niveau.
D'un autre côté, le trafic à attendre de la halte dont il s'agit serait très faible.
Les populations des communes supposées les plus intéressées à cette création ne se serviraient certainement pas toutes de cette nouvelle halte ; peut-être celle-ci serait-elle utilisée par quelques voyageurs sans bagages : ce serait là le seul élément de son trafic.
La région est purement agricole et les cultivateurs seraient tou­jours obligés de se rendre aux gares de Bayeux et d'Audrieu pour y faire leurs expéditions de grains, de paille, de foins ou de betteraves.
Quant à ceux qui fréquentent les marchés, ils utiliseraient, comme par le passé, leurs voitures pour y conduire les produits qu'ils écoulent, plutôt que d'emprunter nos trains.
En résumé, la création d'une halte à Condé-sur-Seulles ne présente­rait qu'un très faible intérêt pour les populations de la contrée, et aucun pour le réseau.
J'ajouterai, que l'établissement de nouveaux arrêts sur une ligne aussi fréquentée que celle de Paris à Cherbourg, ne peut qu'accentuer davantage les difficultés que nous éprouvons pour assurer à nos trains une marche régulière et pour permettre la circulation, dans des condi­tions normales, des nombreux trains transatlantiques à marche rapide qui la sillonnent.
Etant donné ces diverses considérations. Il ne nous est pas possible à notre grand regret de donner satisfaction au vœu du Conseil Général et à la délibération de la Municipalité de Condé-sur-Seulles que vous avez bien voulu nous transmettre.

Les plans des chemins de Condé dressés par l'instituteur de Nonant en 1897

  En 1897, M. Lecarpentier, instituteur à Nonant a dréssé les plans des chemins de Condé sur Seulles. Les Archives Départementales du Calvados conservent ce travail. Nous vous  présentons ces plans.


1 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
2 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
Le plan général

4 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
Les plans situés sur une carte IGN actuelle

5 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
Les N° des plans ci-dessous sur le cadastre de 1830

6 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
1

11 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
2

22 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
3

33 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
4

55 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
5

66 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
6

77 Les plans des chemins de Condé sur Seulles
7

Le fantôme de la côte de Condé à Ducy.

 - « A dimanche, Victor »

- « Je viendrai te revoir après l'angélus de midi » répondit Victor à sa charmante fiancée. Ils venaient de pas­ser quelques heures ensemble à se pro­mener sur les chemins de Lingèvres, cette petite localité du Bessin entre Tilly sur Seulles et Balleroy.

- « Remonte ton col, il ne fait pas si chaud »

- « Ne te tracasse pas Chérie, Ducy n'est pas loin. Ah, si la semaine pouvait passer aussi vite que le trajet que je vais faire pour rejoindre le château ». Nous sommes en l'année 1913 et cette scène se renouvelait tous les week-ends. Victor faisait ses adieux momenta­nés à sa fiancée avant de rejoindre Ducy Sainte Marguerite où il était régis­seur à la ferme du château.
Recouverte d'un grand châle, la jeune fille regardait  son  Victor  disparaître, monté sur sa bicyclette.  Sur le petit chemin qui mène à Couvert éclairé par un très beau clair de lune, Victor se retourna une dernière fois pour faire un petit signe d'adieu à celle qui l'attendra jusqu'à dimanche.

La montre d'argent du jeune homme indiquait 23 heures.

Le cycliste arriva près de Couvert (com­mune disparue mais devenue hameau de Juaye-Mondaye). En apercevant les ruines de la petite église, masse sombre faite de lierres grimpants sur les seuls murs encore debout, un souvenir lui tra­versa la tête.

Il se souvint d'une découverte de sarco­phages remontant à une haute anti­quité. On avait trouvé au siècle dernier dans le cimetière, mais également aux alentours de l'église une vingtaine de cercueils de pierre.

Victor se demanda s'il ne roulait pas avec son vélo sur d'autres sépultures. Quelle idée, mais pourquoi pas. Notre homme continua sa route quit­tant ce lieu où certainement de nom­breux romains fouillèrent cette terre du Bessin.

Il décida de passer par Condé sur Seulles.

Le fantôme de la côte de Condé à Ducy.


Quelques nuages commencèrent à voi­ler la lune quand le régisseur du château de Ducy traversa la petite localité de Condé sur Seulles  avant de prendre la route menant à Ducy par le «moulin de Flaye sur la Seulles. La fraîcheur de la nuit commença à frapper Victor, peut-être que cela est dû à la rivière proche. Une autre sensation apparut pour lui, sa fatigue d'un jour qui pourtant se nomme dimanche. Victor décida de descendre de sa bicy­clette et de monter à pied la dernière côte avant d'arriver à Ducy. La lune portait maintenant son voile gris et triste. Les arbres bordant sur la droite la petite route semblaient vouloir hap­per avec leurs branches à demi-dénudées l'homme qui rentrait chez lui après quelques heures passées en char­mante compagnie.

Dans la haie proche, un froissement de feuilles se fit entendre. Les bruits s'approchèrent. Victor s'arrêta, regarda autour de lui, personne ne le suivait.

Il reprit sa marche tenant d'une main son cycle et de l'autre, maintenait le col de sa veste autour du cou. Les bruits n'avaient pas disparu. Il se retourna à plusieurs reprises sans rien apercevoir.

Un craquement de branches. Victor tourna la tête, s'arrêta de nouveau, lâcha son vélo. Une forme blanche avait jailli des fourrés.

Munie d'un bâton, elle dansa autour de Victor. Sur le coup il fut surpris, mais la surprise laissa la place à la frayeur. Victor n'était pas un homme à s'effrayer longtemps. Il se ressaisit et pensa à une blague faite par d'autres jeunes.

La forme blanche... un fantôme. Victor lui cria : « Tu as intérêt à te sau­ver, ne t'approche pas trop près. Sinon il faut que je sache qui tu es ». A peine avait-il prononcé le dernier mot, la forme blanche disparut dans la haie d'où elle était apparue Personne d'autre ne vit cette nuit-là ou une autre nuit le fantôme de Ducy. Victor eut beau cherché à savoir, à connaître les raisons de cette appari­tion, jamais il ne le sut.

Cette histoire n'empêchera pas Victor de retrouver le dimanche suivant sa promise pour en faire plus tard sa femme.

Gens de Chouain, de Condé-sur-Seulles, de Ducy ou d'ailleurs, en circu­lant une nuit dans votre belle contrée, n'oubliez pas que, peut-être, un fan­tôme vous guette.

Souvenirs d'école de Condé sur Seulles

 Des photos qui nous sont parvenues.

Les institutrices recensées dans la commune au début du XXe siècle:  1901, Marie-Amélie Lemaître (30a) - 1906, Melle Gournay-Rommalar (42ans) - 1911, Léonie Lemarchand (26a) - 19321, Simone Paris-Juste (26a) et Odette Lamy ( 20a).

Est-ce l'une d'elles sur la première photo?


Marie-Laure Leclerc nous commente la photo de classe de Condé sur Seulles fin des années 60 qu'elle nous avait envoyé. Notre instituteur s'appelle Mr Guy Quillien, il habitait avec sa femme et ses enfants le logement de l'école . Sur la photo il y a moi même ainsi que mon frère et une de mes soeurs (Famille Lantrain), nous habitions une maison qui a été détruite en face de l'épicerie de Condé au carrefour. Notre grand père s'appellait Georges Bazille , il habitait près du bois de Condé direction Chouain .

Vers la fin des années 60...

Merci à Michel Marie et Marie-Laure Leclerc

Clément est né à Condé et il mourra dans le camp de concentration allemand d'Auschwitz, en 1942

 Clément, Auguste, Alexandre, Cadet est né le 29 septembre 1903 dans notre village de  Condé-sur-Seulles ; son père, Casimir Cadet, et sa mère,Félicia Jamard, étaient domestiques.

Son acte de naissance

Recensement de 1906 de Condé sur Seulles

Le 20 mai 1939, à Bayeux, il se marie avec Marcelle Juliette Fourcaudot, 38 ans, journalière, veuve de Marcel Varoquier dont elle a eu trois enfants; il exercait le métier de maçon et habitait  impasse des Sangles à Bayeux.

Acte de mariage à Bayeux

La loco après l'attentat
Dans la nuit du 1er au 2 mai 1942, Clément Cadet est arrêté à son domicile par la police française. Figurant comme “communiste” sur une liste d’arrestations demandées par la Feldkommandantur 723 de Caen, à la suite du déraillement d'un train à Moult-Argen

ces (Airan). Il est conduit à la gendarmerie avec 17 autres habitants de la ville.

Le 3 mai, remis aux autorités d’occupation, il est conduit au “petit lycée” de Caen où sont rassemblés les otages du Calvados. Le 4 mai au soir, il fait partie du groupe de détenus conduits à la gare de marchandise de Caen pour être transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 – Polizeihaftlager). Ils y arrivent le lendemain, 5 mai.

Entre en juin 1942, Clément Cadet est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.

Le voyage dure deux jours et demi. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.

Le 8 juillet 1942, Clément Cadet est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45322.

Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.

Le lendemain, vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau; alors choisi pour mettre en œuvre la «solution finale» le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19 et 20 du secteur B-Ib, le premier créé.

Le 10 juillet, après l’appel général, ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans le contexte du camp). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos. L’ensemble des “45000” passent ainsi cinq jours à Birkenau.

Le 13 juillet, après l’appel du soir, une moitié des déportés du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I), auprès duquel fonctionnent des ateliers où sont affectés des ouvriers ayant des qualifications utiles au camp. Aucun document ni témoignage ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a alors été affecté Clément Cadet.


Il meurt à Auschwitz le 19 septembre 1942, selon l’acte de décès établi par l’administration SS du camp (Sterbebücher), alors qu’a lieu une grande sélection des “inaptes au travail” à l’intérieur du camp au cours de laquelle 146 des “45000” sont inscrits sur le registre des décès en deux jours (probablement gazés).

En juillet 1945, ayant appris le retour d’André Montagne, de Caen, le Comité de libération de Bayeux le sollicite pour connaître le sort de Clément Cadet et celui de six autres Bayeusains (aucun n’est revenu).



Le nom de Clément Cadet est gravé sur le monument aux déportés et fusillés de Bayeux, apposé sur l’ancien évêché, rue Larchet.



Sources: Mémoire Vive et 

Déportés politiques à Auschwitz

Chez nos voisins de Chouain- La ferme-château de Belval.

 



"On voit sur le territoire de Chouain, près de la route qui va de Bayeux à Tilly, dans le fond, d'un vallon parcouru par un ruisseau, l'ancien château de Belval. Ce château, assez considérable, qui a été entouré de fossés pleins d'eau, doit remonter en partie à l'époque de Louis XIV ou de Louis XIII, et il se compose d'un grand corps de logis et de diverses constructions disposées en carré.

Les châteaux de cette époque se défigurent, chaque jour, par suite des restaurations et des suppressions qu'on leur fait subir. Celui de Belval a conservé beaucoup de caractère.
Les inscriptions citées plus haut montrent que ce château était habité, au XVIIIe. siècle, par les d'Hermérel, seigneurs de Chouain et de Belval."
(A de Caumont 3-392)


Photos de Molinard Patrice réalisée en 1946.

Source: Médiathèque de l'architecture et du patrimoine.













La construction de l'école et de la mairie de Condé sur Seulles

 La loi du 28 juin 1833 précise que toute commune est tenue, soit par elle-même, soit en se réunissant à une ou plusieurs communes voisines, d'entretenir au moins une école primaire élémentaire.

La commune de Condé sur Seulles envoyait ses enfants dans la commune voisine : Nonant.

En 1878, le conseil municipal de Condé envisage la construction d'une maison d'école au bord du chemin Baucain qui mène au Quesnot après un éventuel achat de la propriété des demoiselles Esnault.

Un évènement fit modifier son projet: un leg d'un habitant de Bayeux qui a un terrain et une petite maison dans le bourg de Condé.

Délibération du 28 novembre 1880

La tombe de la famille Liégard 
En arrière plan...l'école et la mairie
Le Maire expose au conseil municipal que M. Liegard, en son vivant, propriétaire demeurant à Bayeux, a légué à la commune de Condé sur Seulles sa maison et son jardin de Condé, à charge d’entretenir à perpétuité la sépulture de son père et sa mère avec lesquels il a voulu être enterré, et lui propose d’accepter le legs fait par M. Liégard.



Le conseil considérant que le legs fait à la commune de Condé sur Seulles par M. Liegard, lui offre un avantage considérable est d’avis à l’unanimité d’accepter ce legs et autorise le Maire à faire le nécessaire pour que la commune soit mise en possession des immeubles légués.

Considérant que M. Liégard en donnant sa propriété de Condé à cette commune avait manifesté le plus vif désir qu’une maison d’école y fut construite, que s’il n’en avait pas fait une classe expresse dans son testament, c’était pour éviter toute difficultés entre ses héritiers et la commune de Condé.


Considérant d’ailleurs que le jardin et la maison de M. Liégard présentent pour la commune une position unique au point de vue de tous les avantages : position la plus centrale, très seine, très bien située près de l’église et où une mairie serait convenablement placée, enfin propriété donnée à pour don pour servir d’école à la commune qui ne pourrait avec profit lui donner une autre destination.

Considérant que la propriété de M. Liégard n’est pas très éloignée de l’église et du cimetière, cette objection n’a dans l’espèce aucune importance. En effet, cette propriété est partagée de l’église et du cimetière par la route de grande communication ; qu’elle est en surélévation de près de 1m 50 centimètres, de manière que les eaux du cimetière s’écoulent par une pente naturelle d’un côté tout opposé, aucune infiltration des eaux du cimetière n’est à craindre sur la propriété de M. Liègard ; les vents qui règnent presque toujours dans le pays sont des vents de l’ouest ; et l’église et le cimetière étant situés à l’est de la propriété de M. Liégard, les émanations du cimetière ne peuvent frapper la propriété léguée à la commune ; jamais, de mémoire d’honneur, une maladie contagieuse ne s’est déclarée dans la commune bien que la plus grande partie des maisons soit située près de l’église et du cimetière, aucune épidémie ne s’est présentée dans la commune de Condé ; du reste, la population de la commune de Condé qui était au dernier recensement de 221, n’étant plus aujourd’hui que de 210 habitants, les inhumations sont très rares, trois ou quatre tout au plus par an ; enfin la commune n’a pas plus de 25 enfants de 5 à 14 ans à envoyer à l’école, il serait donc déplorable pour la commune de Condé qui est déjà grevée de lourdes charges et qui ne possède que de très faibles ressources, le centime ne produisant que 17 francs, de se voir privée de l’occasion, unique peut-être, de se procurer une maison d’école.

Considérant qu’un devoir de reconnaissance pour la mémoire de M. Liégard impose à la commune l’obligation de réaliser, autant que possible, l’intention de son bienveillant donateur.

Le conseil municipal, attendu que les habitants de la commune désirent que la maison d’école soit construite sur la propriété léguée par M. Raoult Liégard désigne M. Valette, agent voyer de Tilly, comme architecte, et invite le Maire à demander l’approbation de l’autorité supérieure.

Projet (25 décembre 1883

Le maire, se conformant à la délibération du 15 mai 1883, présente à l'examen du Conseil le plan et le devis d'une maison d'école et d'une mairie y attenant, à construire sur l'immeuble légué à la commune de Condé par feu Monsieur Raoul Liégard, le tout dressé par Monsieur Valette, agent voyer de Tilly, autorisé à cet effet par Monsieur le préfet du Calvados, le devis s'élevant à la somme de 15015 francs, et invite le Conseil, s'il donne son approbation, a voté les fonds nécessaires pour la construction.

Le Conseil municipal,

Vu un procès-verbal descriptif et estimatif par monsieur C…, entrepreneur à Condé, dont il semble que l'immeuble et les bâtiments légués à la commune par monsieur Liégard et d'une valeur d'environ 3000 francs.

Vu le plan des travaux d'appropriation à faire au bâtiment légué par Monsieur Liégard et des travaux à faire pour consolider l'ensemble de la construction.

Considérons que le plan des travaux répond bien au besoin de la commune et que la dépense quoique relativement très élevé pour les ressources de la commune ne peut guère être diminuée sans toucher à la solidité.

Considérant que les travaux à faire consiste avant tout dans l'appropriation des bâtiments de la maison de Monsieur Liégard pourront faire une maison d'école et une mairie et que par suite il a été donné à la salle de classe que la hauteur de 3 M 3 cm acceptée pour ce cas.


Considérons que si on eût donné à la salle de classe la hauteur réglementaire de 4 mètres on eût été obligé de rehausser les chambres construites sur la salle de classe. Alors il eût été nécessaire, pour que l'ensemble de la construction fut convenablement proportionné, de surélever la cuisine et la salle à manger d'un côté à l'ouest et la mairie de l'autre côté à l'est. La conséquence de tout cela eût été : 1er Que les murs du bâtiment actuel qui peuvent servir efficacement et en toute sécurité d'après les dispositions du plan, ne pourrait plus subsister s'ils étaient trop surchargés ; 

2ème que, en présence de très grandes dépenses nécessaires par des constructions nouvelles pour faire que la hauteur de la glace soit de 4 mètres, la commune se trouverait dans l'impossibilité de se procurer une maison d'école, le centime ne produisant que 27 francs.

Considérant que dans ces conditions la salle de classe qui sera très vaste pour le nombre des enfants appelés à la fréquenter, qui sera très bien éclairée et aérée, présente toutes les bonnes conditions possibles avec la hauteur de 3m30 portée au plan.

Le Conseil approuve le plan et le devis de l'école et de la mairie dressé par Monsieur Valette le 4 décembre 1883, le montant du devis s'élevant à la somme de 15015 francs; vote une imposition extraordinaire de 0,10 centimes pendant 30 années sur le principal des 4 contributions directes, échange le maire de traiter avec la Caisse des écoles pour se procurer immédiatement les fonds nécessaires pour que la construction puisse se faire au printemps 1885, dit que l'imposition des 0,10 centimes commencera à être perçue en 1886.

Et considérant que le produit de l'imposition extraordinaire de 0,10 centimes pendant 30 ans pourra s’élever à la somme de 9000 francs : Que l'immeuble légué par Monsieur Liégard et que la commune a affecté à la création d'une maison d'école, et d'une valeur de 3000 francs.

En tout 12000 francs

Demande au département un secours de 500 francs comme subvention pour la construction de l'école et de la mairie.

À Monsieur le ministre de l’Intérieur un secours de 1000 francs comme subvention pour la construction de la mairie.

À Monsieur le ministre de l’Instruction publique un secours de 8000 francs comme subvention pour la construction d'une maison d'école.

Le coût de la construction

Rentrée 1893..... première institutrice.

Maria Henriette Lavigne qui avait 27 ans était née au Tourneur (Calvados).