Clément, Auguste, Alexandre, Cadet est né le 29 septembre 1903 dans notre village de Condé-sur-Seulles ; son père, Casimir Cadet, et sa mère,Félicia Jamard, étaient domestiques.
Son acte de naissance |
Recensement de 1906 de Condé sur Seulles |
Le 20 mai 1939, à Bayeux, il se marie avec Marcelle Juliette Fourcaudot, 38 ans, journalière, veuve de Marcel Varoquier dont elle a eu trois enfants; il exercait le métier de maçon et habitait impasse des Sangles à Bayeux.
Acte de mariage à Bayeux |
La loco après l'attentat |
ces (Airan). Il est conduit à la gendarmerie avec 17 autres habitants de la ville.
Le 3 mai, remis aux autorités
d’occupation, il est conduit au “petit lycée” de Caen où sont rassemblés les
otages du Calvados. Le 4 mai au soir, il fait partie du groupe de détenus
conduits à la gare de marchandise de Caen pour être transféré au camp allemand
de Royallieu à Compiègne (Oise), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122
– Polizeihaftlager). Ils y arrivent le lendemain, 5 mai.
Entre en juin 1942,
Clément Cadet est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme
communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la
déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance
communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler).
Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus
sont conduits à pied sous escorte allemande à la gare de Compiègne, sur la
commune de Margny, et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part
une fois les portes verrouillées, à 9 h 30.
Le voyage dure deux jours et demi.
N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la
soif.
Le 8 juillet 1942, Clément Cadet est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45322.
Après les premières procédures (tonte, désinfection, attribution d’un uniforme rayé et photographie anthropométrique), les 1170 arrivants sont entassés pour la plupart dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit.
Le lendemain, vers 7 heures, tous sont
conduits à pied au camp annexe de Birkenau ;
alors choisi pour mettre en œuvre la « solution finale » – le génocide des Juifs européens -, ce site en construction présente un contexte plus meurtrier pour
tous les concentrationnaires. À leur arrivée, les “45000” sont répartis dans les Blocks 19
et 20 du secteur B-Ib, le premier créé.
Le 10 juillet, après l’appel général,
ils subissent un bref interrogatoire d’identité qui parachève leur
enregistrement et au cours duquel ils déclarent une profession (celle qu’ils
exerçaient en dernier lieu ou une autre, supposée être plus “protectrice” dans
le contexte du camp). Puis ils sont envoyés au travail dans différents Kommandos.
L’ensemble des “45000” passent ainsi cinq jours à Birkenau.
Le 13 juillet, après l’appel du soir, une moitié des déportés du convoi est ramenée au camp principal (Auschwitz-I), auprès duquel fonctionnent des ateliers où sont affectés des ouvriers ayant des qualifications utiles au camp. Aucun document ni témoignage ne permet actuellement de préciser dans lequel des deux sous-camps du complexe concentrationnaire a alors été affecté Clément Cadet.
Il meurt à Auschwitz le 19 septembre
1942, selon l’acte de décès établi par l’administration SS du
camp (Sterbebücher), alors qu’a lieu une grande sélection des “inaptes
au travail” à l’intérieur du camp au cours de laquelle 146 des “45000” sont
inscrits sur le registre des décès en deux jours (probablement
gazés).
En juillet 1945, ayant appris le retour
d’André Montagne, de Caen, le Comité de libération de Bayeux le sollicite pour
connaître le sort de Clément Cadet et celui de six autres Bayeusains (aucun
n’est revenu).
Le nom de Clément Cadet est gravé sur le
monument aux déportés et fusillés de Bayeux, apposé sur l’ancien évêché, rue
Larchet.
Déportés politiques à Auschwitz