Les gentilshommes de Condé

 Audin de Condé (ou Audouen de Condé).

Il naquit à Condé sur Seulles.

Evêque d’Evreux, il fut élevé dans le clergé de Bayeux, et devint comme Turstin

son frère, Chapelain de Henri 1er, Roi d’Angleterre. En 1113 il fut nommé à l’évêché d’Evreux dans le même temps où Turstin montait sur le siège d’York. Yves de Chartres avec lequel il était en liaison d’amitié, lui écrivit deux fois à cette occasion, avant et après sa consécration. Ce prélat avait une grande littérature et un mérite connu.

Il tint son siège 28 ans dans des temps fort orageux ; il ne cessa pas de soutenir son peuple et son clergé contre la séduction et l’oppression de l’impiété régnante. Il eut l’avantage, aidé des secours qui lui avaient été promis, de rebâtir, depuis les fondements, son église cathédrale, laquelle à peine achevée par son prédécesseur avait été brulée en 1119 dans l’incendie de la ville par les Français.

Il eut aussi la satisfaction d’y voir l’Abbaye de Saint Sauveur rebâtie, et d’en faire la consécration en 1135 ; la même année il consacra le prieuré du Désert dans la forêt de Breteuil. En 1139, dans la semaine de Pâques, il s’embarqua pour l’Angleterre, soit qu’il fût appelé par le roi pour quelques affaires, comme quelques-uns l’on crut, soit pour visiter son frère, l’Archevêque d’York qui était malade.

Il tomba malade dans une communauté de Chanoines Réguliers et y mourut le 2 juillet 1139 au prieuré de Merton. Il fut beaucoup regretté pour sa science, sa vertu, sa douceur et sa libéralité.

Turstin de Conde (ou Toustain de Condé ou Thurstan)

Archevêque d’York, il naquît vers 1070 près de Bayeux à Condé sur Seulles et eut pour père le seigneur du lieu. Il fut un de ces élèves de mérite, qui formés dans l’école de Bayeux, sous l’épiscopat d’Odon, firent tant d’honneur à l’église de cette ville qui le compte au nombre de ces Chanoines.

Il fut ordonné Diacre en 1114 par Guillaume, Evêque de Winchester, Légat du Saint Siège, en Normandie et Prêtre le 6 juin 1115 par Rainulf Flambard, Evêque de Durham. Henri 1er, Roi d’Angleterre, informé des belles qualités de Turstin, l’appela auprès de lui et le fit son Chapelain.


En 1114, il fut élu Archevêque d’York à la place de Thomas de Douvre II. Comme on voulait l’obliger de reconnaître la primatie de l’église de Cantorbéry, il aima mieux, même avant d’être sacré, donné sa démission, que de souscrire à un acte qu’il regardait préjudiciable au siège d’York ; il passa en Normandie et y resta deux ans.

Le Roi, à la prière du Pape auquel les Chanoines d’York avaient recommandé Turstin, le rétablit sur son siège. Calixte II ayant indiqué un Concile à Reims en 1119, l’Archevêque d’York s’y rendit et nonobstant la défense du Roi, il y reçut la consécration des mains du Souverain Pontife. Ce qui le fit bannir d’Angleterre, où il ne fut rappelé qu’en 1121 parce que le Pape menaça d’interdire l’Archevêché de Cantorbéry et le Roi d’excommunication s’il ne rétablissait pas Turstin. Depuis ce temps, il vécut paisible dans son Eglise, chéri de son peuple qu’il gouverna d’une manière très sage. Il fut l’un des

Présidents du Concile tenu à Londres en 1138 par Guy de Crème, Légat du Saint Siège, dans lequel il donna des preuves éclatantes de son zèle et de sa capacité. Au mois d’Août de la même année, les Ecossais ayant fait irruption dans
la partie septentrionale de l’Angleterre, Turstin en qui l’esprit de religion fortifiait l’amour de la Patrie, rassembla son peuple, releva son courage par des vives exhortations, le mena lui-même au combat à la bataille de l’Etendard et remporta une victoire complète qui fit perdre à l’ennemi la pensée de revenir. Les Cisterciens lui furent redevables de leur introduction en Angleterre. Il concourut en 1131 à la fondation de Riedal qui fut leur premier monastère en ce royaume. Il fonda lui-même l’année suivante celui de Fontaines, l’un et l’autre dans son diocèse. Enfin en 1140, accablé par le poids des années, et se rappelant un vœu qu’il avait fait à Cluny, il quitta son église contre l’avis de Saint Bernard son ami, il se retira à l’Abbaye de Pontefract (comté d’York) et y mourut peu de temps après.
 

Richard de Condé

Il fut du nombre des Seigneurs qui accompagnè­rent Robert Courteheuse, Duc de Normandie, en 1096, à la conquête de Jérusalem.

Turstin de Condé

Il vivait au milieu du dou­zième siècle. Il donna à l’Abbaye de Saint-Etienne de Caen, pour le repos de son âme, une terre nommée Cantepie.

Ranulphe et Hugues de Condé, ses fils, consentirent à la donation en la mettant sur l’autel.

Richard de Condé

Il aumôna en 1189 à la même Abbaye de Saint-Etienne de Caen le patronage de l’Eglise de Condé ; ce qu’on apprend de la charte de confirmation de Henri II, Evêque de Bayeux, expédiée en cette même année.

Robert de Condé

Il fut du nombre des Seigneurs Normands qui vivaient lorsque la Normandie rentra sous l’obéissance De Philippe-Auguste en 1204.

Richard de Condé

Prieur de la grande Abbaye de Caen, il mourut en 1265, entre les bras de Nicolas
1er, son Abbé. Dans un vieux registre de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, il portait pour armes d’azur à la fleur de lys d’argent.

 Guillaume de Condé sur Seulles

Ecuyer, il vendit aux Religieuses du Plessis-Grimoult, par acte du mois de mars 1274, une rente de 60 sols tournois qu’il avait à prendre au hameau de Cantelou en la paroisse d’Estry. (Parchemin ci-dessous)


Guillaume de Condé,

Ecuyer, il donna à Robert le Prévôt, Curé du dit lieu, par acte du 10 Décembre 1402, une pièce de terre pour l’acquit de quatre messes par an pour lui, ses parents et ses amis, présent Jean de Condé, Ecuyer.

 Mahiet de Condé, (Mahieu de Condé)

Ecuyer, il trouve parmi les vassaux de l'évêché de Bayeux dans les aveux rendus
au Roy, en 1453, par Zanon de Castiglione, évêque de Bayeux, et en 1460, par Louis de Harcourt, son successeur.

Il est dit dans le pre­mier aveu que ce seigneur tient de la baronnie de Saint- Vigor, appartenant à l’évêché, par foi et hommage, un quart de fief de chevalier, dont le chef est assis en ladite paroisse de Condé, à cause duquel il est tenu de faire à l’évêque, par chacun an, 6 livres de cire, avec reliefs treizièmes, et aides coutumiers, et que, quand il a à faire taxation des amendes de la seigneurie, il doit les appor­ter à taxer devant le sénéchal de l’évêque, ou son lieute­nant, afin que par leur conseil ils soient taxés.