Le chemin de Croix de l'église de Condé sur Seulles

Stations I & II
 I : Jésus est condamné à mort

 II : Jésus porte sa Croix

Stations III & IV

 III : Jésus tombe pour la première fois

 IV : Jésus rencontre sa mère

Station V & VI

 V : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix

 VI : Véronique essuie le visage de Jésus

Stations VII & VIII

 VII : Jésus tombe pour la deuxième fois

 VIII : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent

Stations IX & X

 IX : Jésus tombe pour la troisième fois

 X : Jésus est dépouillé de ses vêtements

Stations XI & XII

 XI : Jésus est cloué sur la Croix

 XII : Jésus meurt sur la Croix

Stations XIII & XIV

 XIII : Jésus est descendu de la Croix et son corps est rendu à sa mère

 XIV : Le corps de Jésus est mis au tombeau.

Le frère Maurice Fribourg avait peint des fresques à Condé sur Seulles


En 1929, Maurice Frébourg entre dans les ordres à l'abbaye de Mondaye. Lors de sa vie monastique, il partira dans l'Essonne, pendant cinq ans au prieuré de Longpont et dix ans à Étiolles. Il reviendra ensuite à l'abbaye de Mondaye, où il y restera jusqu'à sa mort, en 1985.

Avant de rentrer dans les ordres, le futur frère Maurice Frébourg suit les cours d'art sacré de Maurice Denis. L'oeuvre de ce dernier le suivra toute sa vie et l'inspirera par la suite. Dans son abbaye, il use de son talent de dessinateur pour décorer les églises et représenter des scènes liturgiques. En 1937, il peint des fresques géantes sur les murs de la salle du chapitre de l'abbaye de Mondaye. En 1955, il représente un immense chemin de croix sur tout un mur de l'église de Saint-Germain-d'Ectot. 

Les murs de la salle paroissiale de Condé sur Seulles profitèrent également du talent de Frère Fribourg. Ces fresques ont disparu après l'aménagement de la salle par la commune suite à son rachat.

Nous vous présentons ci-dessous, les anciennes fresques de Condé sur Seulles.


Notre église a connu moult aventures.



D'après une ancienne tradition, il aurait existé une église dans la prairie au levant à peu de distance du château actuel. Elle s’élevait le long de la voie romaine qui traversait la localité allant de Vieux à Bayeux.

L'église actuelle d'après cette tradition n'aurait été que la chapelle du château.


D’après quelques petites fenêtres bouchées depuis longtemps, on voit que la nef est du 12e siècle. Une fenêtre du XVe siècle existe dans la côtière du Midi, près de l'entrée du chœur.


La porte qui se trouve du même côté parait avoir été ouverte à la fin de cette période ou dans les dernières années du XVIe siècle. À l'extrémité occidentale de la nef s'élevait un clocher arcade à deux ouvertures qui fut réduit dans le XVIIIe siècle.







En 1741 et 1742, les paroissiens firent élever le clocher qui existe actuellement. Sa base où se trouve le portail surmonté d'un fronton triangulaire qui couronne deux pilastres d'ordre toscan est carrée, prend ensuite la forme octogone et se termine par un dôme de forme parabolique formé d'un lanterneau soutenu par huit colonnettes. Un entrepreneur de Bayeux Monsieur Jacques Blancagnel fut chargé de sa construction.  Il coûta 950 francs mais les matériaux furent apportés à pied d'œuvre par les habitants. Il est construit en pierre de Sainte Croix Grand Tonne.



Le 9 mars 1846 ce chœur qui était voûté à nervures soutenu par des colonnes etchapiteaux fut renversé et un nouveau plus vaste et plus élevé fut reconstruit pendant l'été de cette même année. Il est sans caractère architectural.

Monsieur Delaunay, architecte de Bayeux, a dirigé les travaux qui ont été exécutés par monsieur James, entrepreneur de Saint-Sulpice près de Bayeux. Monsieur Jean Barette, curé de Condé depuis le 13 février précédent en a posé la première pierre le 28 avril. La bénédiction du nouveau chœur a été faite le 6 février 1850 par monsieur Fouin, curé de Balleroy.

L'église de Condé est sous l'invocation de Notre Dame de l’Assomption.

 


Le maître autel en chêne datant de 1704, œuvre de Mathieu Dupont menuisier à Tilly-sur-Seulles a été remplacé en 1951 par l’actuel par suite d’un sinistre lors de la guerre 39-45. Ce maitre autel est visible sur la photo ci-contre prise lors de la bénédiction de la statue de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus en 1925.

 

 

 



Les fonds baptismaux remontent à l'année 1736 ; ils sont d'une grande simplicité. 









 

Dans la sacristie l’abbé Barette, curé, a
fait graver sur deux grandes pierres de Caen en 1852 les noms des 22 curés qui se sont succédés.

Deux sont inhumés dans le chœur de l’église.

Dans notre église – De Notre-Dame de l’Assomption à N-D de la Consolation puis à N-D de la Confiance…

 

Lorsqu’on rentre dans l’église de Condé sur Seulles, on aperçoit au-dessus de l’autel une statue de la Vierge. On s’attend à reconnaître Notre-Dame de l’Assomption car l’église est sous son invocation ; mais c’’est la statue de Notre-Dame de la Confiance avec ses mains jointes et ses doigts enlacés. Pourquoi cette statue ? C’est en 1951, après la destruction de l’autel en bois, après un bombardement allemand en 1944, un nouvel autel fut inauguré et béni. C’est à cette occasion que la nouvelle statue fut choisie par le desservant, le père Godefroy, de l’Abbaye de Juaye-Mondaye.




1951

Elle fut présentée comme Notre-Dame de la Consolation ; nom de la précédente statue qui subit les méfaits de la guerre et qui est entreposée dans le clocher (ci-dessous).


Notre-Dame de la Confiance est aussi pour nous modèle de confiance. Comme le précisait Père Bernard, le sculpteur : Le Bon Dieu est tellement sûr d’elle qu’Il ne peut que la laisser agir. Tout est accordé d’avance. Elle est en effet toujours en totale conformité avec la Volonté divine. Il y a là un enseignement capital pour nous. Notre confiance est basée d’abord sur l’Amour Miséricordieux de notre Père du ciel. Mais elle est aussi le fruit de notre propre amour pour Dieu ; mais cet amour n’est authentique que s’il nous fait dire avec Marie : « Voici la Servante du Seigneur. » Lorsque nous prions, nous avons toujours à dépasser nos propres satisfactions ou jouissances personnelles qui risquent de n’être qu’une forme d’égoïsme. Sur sa statue, Père Bernard a tenu à le rappeler très explicitement : le Cœur de Marie est percé du glaive prédit par le vieillard Siméon et il est entouré par la Couronne d’Épines qui nous entraîne au pied de la Croix. C’est alors seulement que notre confiance est authentique et inébranlable.



 

Le Père Bernard
Sur sa statue, Père Bernard a tenu à le rappeler très explicitement : le Cœur de Marie est percé du glaive prédit par le vieillard Siméon et il est entouré par la Couronne d’Épines qui nous entraîne au pied de la Croix. C’est alors seulement que notre confiance est authentique et inébranlable.

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L'étoile est une allusion à un des titres de Marie : Maris Stella (en latin), "étoile de la mer", que saint Bernard a commenté dans un sermon célèbre. Si tu es pris dans la tempête, "regarde l'étoile, invoque Marie" (respice stellam, voca Mariam)
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Condé sur Seulles à quelques pas de l'Angleterre

Lors d'une recherche aux archives de l'Evêché de Bayeux, la découverte d'un document concernant un bien appartenant à la fabrique et aux pauvres de Chouain, commune voisine, nous permet de constater que Condé est trés proche de l'Angleterre...

Repère "1" : ferme se trouvant au bout du chemin qui  monte à gauche le long de la voie ferrée en venant de la mairie.

Repère "2" : le manoir du chêne.



Le chemin du "Pont de Condé"

Esteban a 14 ans, il vient de réaliser une vidéo sur le chemin du "Pont de Condé".
C'est avec plaisir que nous vous la présentons.


 

L’inventaire de la Fabrique paroissiale de 1905


Les fabriques des églises étaient chargées d’administrer les paroisses de 1801 à 1905. Elles étaient gérées par un conseil de 5 ou 9 membres et un bureau. Le curé ou desservant et le maire sont membres de droit de ce conseil. Les autres membres ont été nommés par l’évêque lors de la création des fabriques.  La loi de 1905 transfère leurs biens aux associations cultuelles, qui doivent se constituer, pour assurer l'exercice du culte, conformément à la loi du 1er juillet 1901. C’est pourquoi les agents de l'administration des Domaines reçoivent pour mission d’inventorier les biens mobiliers et immobiliers de ces établissements. Les biens deviennent propriété de la commune. Cette disposition prévue par la loi de 1905 est confirmée par la loi du 2 janvier 1907.

Les inventaires ont été dressés en 1906, pour chaque fabrique. En général il existe une fabrique par commune sauf dans les villes qui contiennent plusieurs paroisses distinctes. Dans les inventaires les biens appartenant en propre aux fabriques sont recensés sur les pages de gauche et ceux de l’État, des départements et communes, mis à leur disposition, sur les pages de droite. Des lettres de revendication ou de protestation de paroissiens ont été insérées au milieu des
inventaires.


 

Des lettres de revendication ou de protestation de paroissiens ont été insérées au milieu des inventaires.

Desservant d’une protestation ci-annexée dont nous n’avons pas tenu compte.


Nous avons également annexé au présent inventaire la revendication de plusieurs donateurs dont copie ci-après :

A l’occasion de l’inventaire des églises imposé par la loi du 9 décembre 1905, nous consignés, paroissiens de Condé sur Seulles, faisons toutes réserves de nos droits sur les biens et objets offerts par nous à cette église, et mentionnés ci-dessous, ajoutant que nous sommes prêts à les revendiquer si besoin est.

Burettes en argent offertes pour la 1ère communion de Condé sur Seulles le 8 juin 1902

2 vases en porcelaine doré et une corbeille

2 nappes en tulle brodé

2 fleurs données en 1896

2 nappes de maître-autel avec bords

4 nappes de petits autels avec bords

3 nappes d’autel complètes

2 dalmatiques

1 statue de Saint-Joseph

1 lustre autel St-Joseph

2 candélabres autel St-Joseph

Fleurs dorées autel St-Joseph

4 pots à fleurs verts

1 nappe de communion

1 lustre cristal sanctuaire

2 housses doubles dans la chapelle St-Joseph

2 vases à fleurs

2 candélabres

1 lampe de la Sainte-Vierge

1 lustre devant sous le Christ, statue de la Vierge.

 Signé : B.  Enoult, A. Chanlot, L. Leroux, de Saint-Thomas, Lavarde, A Lepourny, Cussy. Ve Legrix


Protestation – Condé sur Seulles – 6 mars 1906 - Inventaire


Monsieur,

Nous aurons pour vous le respect de la personne, mais contre le premier acte d’une loi contraire à la justice et au droit divin que vous venez exécuter, nous protestons de toute notre énergie nous, paroissiens, Conseil de Fabrique et desservant provisoire de cette église de Condé sur Seulles dont nous avons la garde. Nous protestons et faisons réserve expresse de tous nos droits sur ces biens que vous allez inventorier. Nous protestons parce qu’ils sont nos biens, les biens de nos morts aujourd’hui, gardiens muets de cette église, mais qui un jour, au jour du jugement suprême, sauront bien se lever pour protester à leur tour. Nous protestons enfin avec tous ces nobles et vrais français qui se lèvent de partout pour défendre leur Foi. Cela nous le faisons en union avec notre cher et regretté Evêque, avec le Pontife suprême qui a solennellement condamné cette loi.

Vous passerez, Monsieur, par-dessus nos protestations. Aujourd’hui nous vous laisserons passer, nous disant qu’il y a à cette heure, plus d’honneur à garder notre dignité qu’à rechercher un facile triomphe.

Mais nous avertissons qu’au jour où l’on tenterait de violer effectivement notre église, ce serait sur nos corps que l’on passerait.

Un dernier mot.

Dans ce temple vous rencontrerez un catafalque. Sous les trois draps mortuaires qui le recouvrent vous trouverez ensevelies la Liberté violée de nos consciences, l’Egalité morte de nos droits, la Fraternité qui se suicide en France.

Réponse au Séquestre

 Monsieur,

En réponse à l’invitation, en date du 15 courant, que vous avez faite aux anciens représentants légaux de la Fabrique de Condé sur Seulles, d’aller vous porter les espèces, valeurs, etc., dont ils seraient dépositaires, chacun selon leur qualité, nous soussignés, vous rappelons qu’aucune jurisprudence ne nous oblige à opérer ce déplacement.

Il y en eût-il une que la raison, notre conscience, notre dignité et aussi notre soumission absolue aux ordres du Pape, gardien suprême de nos biens d’église, nous ferait passer outre.

Nous laisserons donc prendre sur place (et sans violence selon le désir du St-Père) ce qui nous appartient, mais nous ne le donnerons pas.

Condé sur Seulles.

Ce dimanche de Ste Victoire. 23 décembre 1906.